Le fils du sultan roi du peuple Bamoun préside aux destinées du football camerounais depuis maintenant un an. Arrivé à la suite de deux grandes périodes de normalisation, son règne ne semble guère conduire cette instance vers des cieux glorieux. Tout au contraire, il est émaillé d’innombrables scandales.
Sous le toit de la Fédération camerounaise de Football (Fecafoot), l’opacité y a fait son lit depuis des lustres. Le nouveau président de la Fecafoot, au terme de sa première année de gestion, affiche un bilan aux antipodes de ce qui pouvait être espéré. Votre journal Lebledparle.com a répertorié pour vous, cinq forfaitures les plus marquantes d’ère Seydou Mbombo Njoya.
1– Puma ou Coq sportif : nul ne sait qui est le réel équipementier des sélections nationales
Pour la première fois dans l’histoire des Lions indomptables, les sélections nationales ont arboré les maillots de deux équipementiers différents : Puma et coq sportif, deux concurrents. Pourtant, la fédération camerounaise a résilié le contrat de l’entreprise allemande Puma et présenté le français Coq sportif comme étant le nouveau sponsor de l’équipe nationale Cameroun en avril 2019.
Un état de fait qui a amené le ministre des sports Narcisse Mouelle Kombi à sommer Mbombo Njoya d’apporter des clarifications nettes au sujet de cet imbroglio. Point n’est besoin de rappeler qu’à ce jour, il n’existe toujours pas de partenariat officiel entre les deux partis.
2– Un an, 65 déplacements et plus de 195 millions dilapidés
La gestion financière calamiteuse n’est pas en reste dans le management boiteux de l’actuel patron de la Fécafoot. Selon les informations publiées dans les colonnes du journal de feue Mélanie Betebe Baromètre communautaire, paru jeudi le 12 décembre 2019, il apparait que Saidou Mbombo Njoya a réalisé 65 voyages en 12 mois et la facturation de ces déplacements donne le tournis. «Quand on sait qu’à chaque voyage à l’étranger, le président a droit à des frais de mission et de souveraineté qui s’élèvent à trois millions de francs CFA. Ce qui suppose que 195 millions de francs CFA ont tout au moins été sortis des caisses de la fédération au titre des multiples voyages de Seidou Mbombo Njoya», révèle le journal de feue Mélanie Betebe.
3– Le fiasco de la CAN 2019
Champions d’Afrique 2017 sous la présidence de Tombi A Roko, l’équipe nationale du Cameroun est sortie dès les huitièmes de finale de la dernière messe du football continental en Égypte. Plus que l’élimination qui a laissé inconsolables les supporters de la première heure, ce sont les évènements autour de la sélection de Clarence Seedorf qui avait marqué les esprits.
Avant le début du tournoi, les camerounais ont eu droit à un énième épisode de la traditionnelle bataille entre les joueurs et leurs dirigeants de la Fécafoot à propos du paiement des primes. Les révélations de Petrus Boumal sur les dessous de la convocation des joueurs et l’influence au sein de la tanière de Samuel Eto’o, parrain de l’élection de Mbombo Njoya sont davantage venus noircir le tableau d’un fiasco qui n’en demandait pas plus.
4–Une guerre de leadership entre la Fécafoot et la LFPC qui n’a rien apporté aux championnats locaux
Après un bras de fer de plusieurs semaines entre Seydou Mbombo Njoya et le général Pierre Semengue, la fédération a finalement dessaisi la Ligue de football professionnelle de l’organisation des championnats de première et de deuxième division pour la confier à un Comité technique transitoire.
Cependant, les problèmes subsistent toujours : le financement des clubs et la disponibilité des stades réservés a-t- on appris pour abriter le CHAN 2020 sont entre autres les points noirs qui fragilisent le bon déroulement des compétions locales. Dans la même veine, les clubs de Ligue 1 féminine ont récemment dit halte à la poursuite du championnat. Et pour cause, ils réclament à la Fécafoot, le paiement de la seconde tranche du financement qui leur est alloué toutes les saisons.
5– La problématique du football jeune, le recalage d’Eto’o Fils Junior et Cie lors de la Coupe du monde U17
Les bébés lions avaient réussi à se hisser au sommet du continent en remportant la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans. Fort de ce succès, ils ont décroché une place qualificative pour la Coupe du monde de leur catégorie au Brésil. Dans une pré–liste validée par Seydou Mbombo Njoya et son équipe, cinq jeunes footballeurs expatriés parmi lesquels le fils de Samuel Eto’o ont préalablement été sélectionnés dans le sens de renforcer la sélection nationale cadette.
À l’issue du stage de préparation, ces derniers vont être renvoyés à la maison au gré d’un décret du président de la République faisant état de ce que les équipes de football U15 et U17 sont exclusivement réservés aux joueurs locaux.
Si la loi signée par Paul Biya en 2014 est claire, le management de cette affaire laisse penser que les dirigeants de la Fécafoot ont volontairement jeté en pâture l’entraîneur Thomas Libiih. Résultat des courses, les lions cadets sont sortis du mondial brésilien au premier tour à la suite de trois revers en autant de matches. Au sortir de cet échec cuisant, l’instance faitière du football national a annoncé en grande pompe la création et l’organisation d’un championnat jeune. Plusieurs mois après, force est de constater que cette idée se situe toujours au stade des balbutiements.
Seydou Mbombo Njoya traîne ainsi une liste non exhaustive de casseroles depuis son élection à la tête de la Fécafoot. Le bilan de son premier anniversaire est reconnu par la plupart des observateurs avisés comme étant ni plus ni moins que médiocre.