Le dimanche 12 juillet 2020, cela fait exactement 10 ans le fondateur du journal Le Messager a quitté ce monde suite à un accident de la circulation du côté des Etats-Unis. Pour la commémoration de l’an X de la disparition de Pius Njawé, le journaliste Martin Camus Mimb pleure toujours et donne les raisons de ses pleurs.
Lebledparle.com vous l’éditorial spécial d’Haman Mana
POURQUOI JE PLEURE PIUS NJAWE…
Pour célébrer l’incroyable hypocrisie qui vous envoie sous terre, avant d’avoir droit aux honneurs.
Tous se réclament de son héritage, mais personne ne ménage ses tatouages de combats laissés sur terre.
Le Messager son plus beau bijou, se meurt sous nos yeux. Ses « héritiers » ou ceux qui se réclament comme tels, gèrent des campagnes publicitaires dans les entreprises, personne ne pense à coucher le nom de son journal sur la liste des bénéficiaires…
Même ceux à qui il a laissé une identité professionnelle, un nom de journaliste, déblaient d’autres sentiers en toisant son journal.
Je pleure Pius Njawe, parce que je ne voudrais pas que de mon vivant on m’insulte et à ma mort on me célèbre…Je ne souhaite pas que mes compères professionnels d’aujourd’hui, me toisent du regard, pour vanter demain la proximité que nous partagions. Je ne souhaite pas que ceux qui me combattent aujourd’hui parce qu’ils me considèrent comme un obstacle à leurs multiples forfaitures, cherchent demain à se rapprocher de mes enfants, pour leur donner l’illusion d’une sympathie post mortem.
Je pleure Pius Njawe, parce que je n’ai pas eu le bonheur de le côtoyer professionnellement, juste savourer à distance et dans ma jeunesse, ses combats et ses engagements.
Je pleure Njawe, parce que j’espère qu’à ma mort, on ne cherchera pas à me canoniser, alors que de mon vivant, j’ai engagé des combats que personne ne veut poursuivre. Je pleure Pius Njawe, parce que les journaux qui tiraient à des centaines de milliers d’exemplaires et qu’on arrachait dans les kiosques, sont réduits aujourd’hui à des propagandes de Une sur le digital et une publicité furtive dans les revues télévisées, avec espoir de recevoir de la pitance de leurs commanditaires ou de leurs victimes paniquées.
Je pleure Pius Njawe, parce que l’aumône de l’aide à la presse est devenue l’exutoire de crédibilité d’une certaine presse.
Mais je sèche mes larmes, parce que je suis devenu journaliste, comme je l’avais rêvé, en voyant des Hommes comme lui faire. M.E.R.C.I.
Martin Camus Mimb
L’anniversaire du décès de Puis Njawé coïncide avec la célébration des 40 ans d’existence de ce quotidien privé. Les dirigeants actuels annoncent des festivités marquant ces deux évènements après la tempête de la Covid-19.