Même si le scepticisme, le découragement et le désespoir restent les sentiments les plus exprimés et partagés dans l’opinion publique au Cameroun, chacun de nous, au plus profond de soi, rêve d’accomplir une destinée meilleure au Cameroun.
Je parle de ces rêves où chacun de nous veut se connecter aux promesses du 21e siècle telles que l’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux latrines modernes, à l’internet, à un système éducatif aux offres de formations compétitive et de qualité ou à un emploi respectable.
Les anecdotes du marché du travail du Cameroun des années 60, 70 et début des années 80 nous laissent croire que les chances d’accomplissement du « rêve Camerounais » de cette époque étaient très élevées pour tous. Les exigences des populations, très majoritairement rurale en cette période, étaient largement en dessous des promesses que le nouvel état indépendant et ambitieux offraient. C’était l’époque où la fonction publique, les sociétés d’état venaient toquer aux portes des écoles. Ces sont ces anecdotes que nos parents et grand parents, voyant notre avenir incertain, racontent souvent avec amertume.
La tournure des évènements des années 80 et les débuts des années 90 qui sont entre autres : le changement de régime, la tentative de coup d’état, l’avènement de la démocratie, l’implosion démographique, la longue crise économique sévère et profonde ; ont certainement planté un décor moins favorable que celui de la période précédente. La montée fulgurante de l’urbanisation et l’ouverture au monde moderne à travers la télévision et autres medias ont contribué à inspirer les rêves des nouvelles générations et pendant que leurs exigences augmentaient de façon exponentielle, les offres décentes du marché du travail, largement assurés par l’état, stagnaient. C’était le début des périodes du désengagement de l’état du secteur productif qui continuent jusqu’aujourd’hui.
Aujourd’hui, le désarroi de la jeunesse est au paroxysme, la jeunesse n’a plus de perspectives. Pour le comprendre, l’on n’a qu’à suivre par exemple le General Valsero dans « lettre au président », NKUKUMA dans « Le bled est dans le ndem », Koppo dans « Si tu vois ma go » et Moctar Oumarou du conseil national de la jeunesse.
Et pour réellement appréhender la profondeur de cette situation des rêves brisés de notre génération, l’on peut faire une illustration beaucoup plus réaliste avec les récentes statistiques du marché de travail Camerounais.
Hors mis le grand engouement autour des grandes réalisations, la situation du marché de travail Camerounais reste très alarmante. Statistiquement parlant, le Cameroun employait de façon formelle quelque 9,5% de l’effectif total des travailleurs en 2010 ; ces 9.5% des travailleurs étaient en réalités ceux des Camerounais dont on peut dire ont largement accomplie leurs rêves Camerounais au Cameroun. Les 9,5% incluaient tous les fonctionnaires et les employés des forces armées et polices, tous les employés formels des sociétés d’état, parapubliques et du secteur privé.
Les 90,5% des autres travailleurs étaient encore à la recherche d’accomplissement de leur « rêve Camerounais ». Car coincés dans la précarité de l’informel, ils rêvaient encore trouver quelque chose de mieux. Ce taux d’informalité était de 90.4% en 2005, donc est resté presque statique.
Ces statistiques sont très révélatrices de l’accomplissement du « rêve Camerounais ». A l’échelle nationale, ces statistiques impliquent que lorsqu’on tient compte de la base stricte du même pied d’égalité de conditions de concurrence (same level playing field), tout(e) Camerounais(e) en quête d’accomplissement du « rêve Camerounais » a 9.5% de chance pour le réaliser au Cameroun. Et d’autres termes ; si 1,000 jeunes Camerounais sont en quête d’accomplissement de leurs rêves au Cameroun ; alors le Cameroun, avec sa structure de l’économie actuelle, garantie d’accomplir de façon équitable les rêves d’au plus 95 jeunes sur les 1,000 et renvoie les 905 restants dans le cauchemar de l’informel.
Et si on considère un cadre plus réaliste qui tient compte des formes de discrimination positive comme l’équilibre régional et les autres formes de discrimination plus pires comme le népotisme, le favoritisme, la corruption et autres formes de tripatouillages; les chances d’accomplir le « rêve Camerounais » pour la vaste majorité des jeunes se dissipent. Tandis que les chances d’une très petite minorité, ceux-là qui ont les « tuyaux » et les « cotes », deviennent certaines. Et ici, en termes de chiffre, vous comprendriez que l’échantillon des 1000 jeunes qui concourent pour les 95 places disponible dans l’économie camerounaise sera biaisé depuis le départ ; la majorité serait directement condamner dans l’informel par manque de chances de réussite dû aux discriminations diverses.
La leçon à tirer de cette observation est que même si on élimine toute forme de discriminations et que l’on améliore parfaitement la gouvernance publique ; ce que le Cameroun peut faire au mieux actuellement, c’est de garantir de façon équitable 95 jeunes sur 1,000 qui se cherchent un avenir onéreux. Ceci, croyez-moi, est imposé par la structure de l’économie actuelle.
Dans cet environnement délétère, les décrets, les décisions, les circulaires, les instructions et toutes autres formes d’instruments de la gouvernance de notre pays sont restées jusque-là impuissant à donner de l’espoir à cette jeunesse aux abois. L’initiative d’assainissement des mœurs publiques par l’opération épervier est aujourd’hui prise par les pincettes. Les programmes des grandes ambitions d’hier et les programmes des grandes réalisations d’aujourd’hui sont passés et passent par des routes qui ignorent la majorité des jeunes Camerounais comme ceux de cette école de Ouro-Boubi de Figuil dans la région du Nord:
Ces jeunes ne mériteraient pas qu’une attention très particulière leur soit accordée en ces périodes de démarrage du train de l’émergence 2035?
Mais comme ces périodes correspondent également aux périodes dites d’alternance ; le régime au pouvoir qui est censé leur accorder cette attention semble plus se livrer aux batailles de positionnements et de successions laissant la vaste majorité des jeunes dans l’oubli, l’abandon et le désespoir.
Et comme on dit souvent, tant qu’il y a la vie il y a de l’espoir. C’est-à-dire l’espoir finit toujours par émerger même dans les milieux les plus austères et résistants à la pensée et à la réalisation du progrès comme au Cameroun. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et son leader Maurice KAMTO émergent ainsi comme une opportunité qui n’arrive qu’une seule fois dans la vie (once-in-a-lifetime opportunity) de notre génération.
Tout(e) jeune Camerounais(e) libre des prisons de pensées tribalistes et animé(e) d’idées de progrès, comme beaucoup semblent être, comprendra facilement que la doctrine du « Social Libéralisme » du MRC et ses cinq (5) articulations répondent non seulement aux aspirations et aux besoins évolutifs de notre société mais aussi au manque chronique d’idées de développement justes dans notre pays.
Dans ses logiques de faire la politique autrement, le MRC met au centre de ses préoccupations le savoir et le savoir-faire comme la principale source de richesse de notre pays et non comme les logiques actuelles des grandes réalisations qui mettent la priorité sur l’exploitation des ressources naturelles. Le MRC entend ainsi outiller la jeunesse, comme ceux de cette école publique de Ouro-Boubi de Figuil, de ce savoir et savoir-faire grâce à un système éducatif qui va prioriser pour la formation scientifique et technique et l’innovation à partir de l’école primaire jusqu’au supérieur. Et croyez-le, dans ce nouveau monde hautement et technologiquement avancé, vous ne pouviez réellement rêver et espérer que si vous êtes outillés intellectuellement des instruments scientifiques de base de la modernité.
Ce chantier du savoir et savoir-faire constitue ainsi pour le MRC la vraie clé de l’émergence économique du Cameroun, c’est en fait les logiques que les pays dits émergents aujourd’hui ont épousé c’est-à-dire développer scientifiquement leur capital humain. Le MRC veut faire de la jeunesse Camerounaise des grands industriels, des grands banquiers, des grands financiers, des grands ingénieurs et des grands entrepreneurs du Cameroun émergeants de demain. Et de ce fait veut réinstaurer les valeurs du travail au Cameroun, donner la confiance et les habilités à la jeunesse et les faire croire qu’ils peuvent eux-mêmes faire des grandes réalisations pour leur pays.
Il faut le croire, si Maurice KAMTO semble faire peur au régime actuelle, ce n’est pas pour des raisons de sa simple personne, mais pour le projet de société qu’il porte. Car ce projet est non seulement une vision inédite et édifiante sur le progrès social, économique et politique du Cameroun mais aussi un projet de société juste, réaliste, compréhensible et inspirant. Et les rayons de lumière que ce projet émet peuvent très facilement réveiller les âmes de la jeunesse encore majoritairement enfermées dans les abimes du désespoir et de l’alcool.
Le MRC se présente donc comme une opportunité unique qui peut encore raviver les rêves, inspirer le positivisme et donner espoirs aux jeunes Camerounais de cette génération. Ne serait-il pas bénéfique de développer de bon rêves avec le MRC que de continuer de vivre les cauchemars actuels ?
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