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Le journaliste Armand Ougock a posé la question au Dr Basile Ngono à savoir si Franck Biya, le fils de l’actuel président de la République peut être candidat à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. Pour l’universitaire, la réponse est oui. Parce que le fils du Chef de l’Etat est avant tout un citoyen camerounais.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.
Ma réponse à la question du journaliste Armand Ougock sur l’éventualité de la candidature de Franck Emmanuel Olivier BIYA.
Le Cameroun est présidé par le Président Paul Biya qui a été élu démocratiquement par les Camerounaises et les Camerounais avec une majorité confortable le 7 octobre 2018 et qui continue sa mission de Service Public. Il n’y a donc pas de vacance présidentielle au Cameroun. Cependant, la vitalité démocratique aidant, il y a des Camerounaises et des Camerounais qui ont le droit de penser qu’ils pourraient être la femme ou l’homme de la situation. Et c’est bien ainsi dans une démocratie où le concept de dauphin sonne mal. C’est fort de cela que je pense que chaque Camerounaise et chaque Camerounais peut prétendre à la magistrature suprême. Le moment dit, c’est chaque Camerounais nanti de ses droits civiques qui pourrait être candidat à la succession du Président de la République, si celui-ci n’était pas candidat.
L’élection présidentielle est une rencontre entre une femme ou un homme avec le peuple. Et dans cette perspective, Franck Emmanuel Olivier Biya peut, s’il le souhaite et s’il est porté par un parti politique être candidat en tant que citoyen camerounais à l’élection présidentielle. Ce ne serait pas le premier fils d’un président à solliciter les suffrages de ses concitoyens, les exemples de Georges W Busch fils aux USA et de Justin Trudeau au Canada parlant d’eux-mêmes.
Personnellement, je pense que la politique est un art qui s’apprend par l’initiation et se transmet comme une sagesse pratique, ce que j’appelle la phronésis, une posture constitutive du Président Biya sur laquelle je travaille pour une publication. A ce titre, Franck Emmanuel Olivier Biya bénéficie de cette formation qui se fait par le canal de la mystique du pouvoir.
S’il prenait la décision d’aller à la rencontre du peuple camerounais dans la perspective de solliciter son suffrage, Franck Biya a des atouts et des limites. Il n’a jamais été membre du gouvernement, cela peut être un écueil mais cela peut aussi être un atout formidable parce que ce serait un Homme Neuf qui regardera et assumera le pouvoir avec les yeux neufs pour continuer le travail de l’œuvre engagé par son prestigieux prédécesseur.
Basile NGONO, Ph.D, Philosophe, Éthicien et Bioéthicien.
Enseignant chercheur à l’ESSTIC et Promoteur de la Chaire Coopérative d’Éthique et de Gouvernance Publique
Yaoundé.
