Le président de la république a pris des ordonnances le 26 et le 7 juin 2021 pour augmenter le budget de l’Etat du Cameroun, de la lutte contre la Covid-19 et de l’augmentation du prix du timbre de passeport ordinaire. Dans une tribune publiée le 09 juin 2021, le président national du PCRN et député de la nation affirme que la multiplication des ordonnances par le chef de l’Etat traduit l’échec de l’économie du Cameroun actuellement.
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Au sujet de la légifération outrancière par ordonnances (26 mai et 7 juin 2021)
L’agitation par ordonnances du Président de la République n’est qu’une parure qui masque « un mouvement sur place » ponctué d’acrobaties d’endettement pour essayer de sauver la face d’une économie placée en lente agonie par la gabegie et l’absence de choix stratégiques idoines.
Le premier Eurobond de 2015 fût un cuisant échec en raison de ce que l’État sollicitait à l’ouverture de l’opération, pas moins de 750 milliards de FCFA qui devaient être affectés au financement du Plan d’Urgence Triennal pour l’accélération de la croissance. À l’époque (2013-2014) tous les indicateurs montraient que 5 ans après le lancement de la Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) et de la budgétisation par programme, le taux de croissance n’était pas au niveau sollicité (soit 8% en moyenne) en partie à cause des facteurs exogènes liés à la situation internationale et le début de la déstabilisation au Nord Cameroun. Or, il était impératif pour le Cameroun de se rapprocher de ces 8% annuels dès 2015 afin de rattraper et espérer réaliser les prévisions du DSCE qui visait à l’horizon 2020 l’atteinte du niveau de Pays à Revenu Intermédiaire-Tranche supérieure. Ce ne fût pas malheureusement le cas et l’Eurobond REPCAM9.5% n’aura finalement servi à rien puisque jusqu’en 2021 on parle encore de « la finalisation » des chantiers de ce fameux plan d’urgence triennal 2015-2017! En cause principalement, la corruption qui a entrainé une lente absorption des crédits, laquelle a contribué à dénaturer le modèle économique initial des différents projets tout en les rendant improductifs.
En effet, les investissements de l’État ne sont productifs que lorsqu’ils génèrent l’effet multiplicateur et créent des écosystèmes nouveaux (sens de la notion de projet structurant). Exemple, les infrastructures de la CAN n’ayant pas été construites dans les délais, les fournisseurs locaux de l’État ne sont pas été payés ou l’ont été si lentement qu’ils ont fait faillite avant de recevoir la totalité du prix, tenus qu’ils étaient au cou par leurs propres fournisseurs et par les taux d’intérêts des banques, et, enfin la phase finale de la CAN n’ayant pas eu lieu en 2019 comme prévu, cela a fait perdre au pays tous les gains escomptés en ce moment-là : finalisation avec succès du DSCE et atteinte de la Tranche supérieure de pays à revenu intermédiaire, c’est à dire amélioration du niveau de vie des camerounais et baisse significative de la pauvreté.
CL