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[Tribune] Caroline Meva : « La pratique du ndjansang et le port de perruques donnent une image dévoyée de la femme négro-africaine »

Ndjansang decapage

Dans une tribune publiée le 22 janvier 2022, Caroline Meva, Ecrivaine propose une ébauche de solution contre le phénomène du décapage de la peau. Elle pense que cette dévalorise la femme négro-africaine.

Ndjansang decapage
Peau décapée – capture photo

Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Ebauche De Solution Contre Le Phénomène De La Dépigmentation Ou « Ndjangsang« .

 Le blanchiment artificiel de la peau noire, encore appelé « décapage » ou « Ndjangsang », est un problème récurrent en Afrique et notamment au Cameroun, qui concerne principalement la gent féminine. Cette pratique pose des problèmes de santé publique et suscite des interrogations d’ordre anthropologique. Sur le plan sanitaire, l’utilisation des corticoïdes et des produits cosmétiques corrosifs détruit la barrière protectrice du derme contre toutes sortes de germes pathogènes. Le décapage a pris une tournure dramatique au cours des deux dernières décennies à cause de l’utilisation d’une nouvelle technique intrusive et hautement dangereuse, à savoir des injections pratiquées en dehors du cadre médical. Il s’agit de substances dont la composition et les effets secondaires à moyen et long terme sont inconnus des personnes qui les administrent et de celles qui les reçoivent, au risque d’affecter gravement les organes vitaux que sont la peau, le cœur, le foie et les reins. Sur le plan anthropologique, c’est la perception de l’image ou de la place dévolue à la race noire par rapport aux autres races qui sont remis en question ici.

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 La pratique du ndjansang, de plus en plus répandue aujourd’hui, combinée avec le port de perruques très longues et lisses, donnent une image dévoyée de la femme négro-africaine et traduit un complexe d’infériorité latent vis-à-vis de la race blanche, résultant probablement des séquelles encore vivaces des périodes de l’esclavage et de la colonisation. Cette attitude s’apparente à un rejet inconscient de la peau noire et des cheveux crépus, comme si les adeptes du décapage et des perruques extra-longues en ont honte et cherchent à effacer à tout prix ces signes caractéristiques de leur race. Ce style ultra « occidentalisé », notamment de la blonde aux yeux bleus, est très prisé par les célébrités noires africaines, les personnalités féminines en vue, les influenceuses qui ont pignon sur rue. Ces dernières se présentent comme des modèles ou références sociaux, parce qu’elles jouissent d’un capital de confiance et d’admiration de la part de leurs fans, admirateurs et abonnés. Très souvent, ceux-ci suivent aveuglément les idées et les comportements de ces stars et références sociales, s’identifient à elles et veulent leur ressembler en tous points.

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 Pour illustrer l’ampleur de cette dérive vers la dévalorisation de la peau noire, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre la préférence très nette de fillettes noires pour une poupée blanche, et leur rejet de la poupée noire, ce qui est symptomatique du comportement des parents à cet effet. La dépigmentation n’est qu’un aspect de l’auto-disqualification des noirs africains, leur colonisation mentale et culturelle par rapport à tout ce qui vient de l’Occident.  L’une des solutions proposées pour enrayer le phénomène du ndjangsang serait que celles qui se présentent comme des références, des modèles sociaux, arrêtent de se blanchir la peau et assument les traits caractéristiques de leur race. Ainsi, par un effet d’entraînement, le reste de la communauté féminine noire africaine pourrait suivre progressivement le mouvement. Prêcher par l’exemple dans ce cas pourrait s’avérer plus efficace que le dénigrement, les menaces, les discours alarmistes, la stigmatisation, qui restent sans effet jusqu’à ce jour.


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