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Tribune : « Dans une république, les tribus ne sont pas des critères dans la gestion politique du pays »

1009477 Drapeau du Cameroun

Dans une tribune publiée ce mercredi 30 octobre 2019 sur son mur Facebook, l’Avocat camerounais réagit à la sortie du Roi des Bamendjou ce dimanche 27 octobre 2019 sur Equinoxe TV. L’Avocat inscrit au tableau de l’ordre de Paris est satisfait dans l’ensemble de la sortie médiatique du Chef traditionnel et le rejoint dans la plupart de ces idées. Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.


1009477 Drapeau du Cameroun
Drapeau du Cameroun – DR

LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN N’EXISTE PAS.

J’ai suivi tard cette nuit en différé le passage du roi Bamendjou Sa Majesté SOKOUDJOU 2 hier à l’émission : la Vérité en Face de la chaîne de télévision ÉQUINOXE.

A travers sa légendaire cohérence d’ancien upeciste sur des sujets politiques, j’ai apprécié de manière particulière ses analyses sur ce que devrait être une République. Même s’il n’en a pas expressément utilisé l’expression.

C’était une véritable coïncidence avec un débat que j’ai fait un peu plus tôt, sur un de mes murs Facebook, hier après-midi et dont le thème était :  » Comment combattre le TRIBALISME au Cameroun ? « 

Dans mon exposé, j’ai démontré que la large majorité des CAMEROUNAIS ne savent pas ce que c’est qu’une république, faute d’avoir été édifiés à l’école sur le sens de ce concept.

Comme s’est positionné exactement le roi Bamendjou sur ce qu’il faudrait faire pour ramener la paix au Cameroun, j’ai aussi ressorti les deux critères qui permettent d’évaluer si le Cameroun est vraiment une république à savoir

1- L’égalité de droits (justice, éducation, santé, liberté publiques, droits de l’homme…).

2- L’égalité de chances (On donne les conditions de réussite et d’épanouissement à tout un chacun, l’état qui protège tous ses citoyens, l’absence de discrimination dans la gestion des biens publics.)

Dans le schéma républicain, l’équilibre régional comme l’a dit le roi ne saurait y trouver de place.

Au lieu de favoriser un moins méritant du fait de ses origines tribales, il faut plutôt que l’Etat lui donne des moyens pour relever son niveau et devenir compétitif.

Prenons l’exemple de certaines régions pauvres victimes d’une criante sous scolarisation et d’une absence criarde d’infrastructures sociales de base, l’Etat devrait plutôt mettre en place un système et une politique visant leur RELÈVEMENT en lieu et place de promotions individuelles de leurs ressortissants souvent moins méritants que la moyenne nationale sous prétexte d’équilibre régional.

L’équilibre régional découlant ainsi du tribalisme.

Il faut bien que les CAMEROUNAIS comprennent que dans une république, les tribus ne sont pas des critères à prendre en considération dans l’organisation et la gestion politique ou économique du pays.

Pour dire les choses simplement : En République, les tribus disparaissent pour laisser la place à la citoyenneté.

En République, les tribus ne sont pas utilisées comme des instruments de revendication politique, économique, auquel cas, on est plutôt dans le schéma d’un territoire constitué de peuplades indigènes et grégaires appelés tribus.

On ne devrait jamais dire en République que les foulbe, les Sawa, sananga, bamun,ewondo, revendiquent le pouvoir…

Dans les pays fondateurs de la République moderne et dont nous nous inspirons, par exemple la France, jamais les bretons, les languedociens, les gascons…

Revendiqueraient le pouvoir politique parce qu’ils sont de ces tribus.

Dans ce pays républicain, la revendication politique s’exprime à travers les partis politiques et courants idéologiques.

On y dira : la gauche veut le pouvoir et non les bretons veulent leur frère au pouvoir.

Si les CAMEROUNAIS persistent sur leur exacerbation des critères tribaux pour affirmer leur supposée identité grégaire, il devrait se résoudre à accepter que le Cameroun n’est pas une république, mais un territoire composé ou regroupé en peuplades indigènes de type tribal.

Car la République, obéit à un régime exclusif de toute affirmation identitaire au-dessus de la citoyenneté.

En République, on est citoyen et non ressortissant d’une tribu.

Les tribus doivent évoluer tout simplement dans les sphères cultuelles et culturelles (danse, art culinaire, festivals…).

C’est pourquoi, le maintien du terme autochtone dans la constitution camerounaise, remet totalement en question l’idée d’une république Camerounaise.

En République, on parle de minorité et non d’autochtones.

L’Etat sur la base principielle républicaine d’égalité de chances devra protéger les plus faibles, souvent minoritaires pour leur permettre de se mettre au même niveau.

Ainsi les groupes minoritaires comme les pygmées devront bénéficier d »une protection particulière pour éviter leur disparition ou leur déstructuration sociétale.

Il ne s’agit pas de la promotion d’une tribu ou de son évaluation sur sa tribalité.

L’école Camerounaise gagnerait à enseigner la République aux CAMEROUNAIS, à il n’existerait jamais, une république dite du Cameroun.

Son énonciation dans la constitution n’étant jusqu’ici qu’un effet d’annonce.

Christian Ntimbane Bomo

Pour approfondir :   Patrice Nganang tacle Wilfried Ekanga : « Ekanga est-il un lecteur de machiavel comme Biya ? »

Membre du mouvement citoyen civil

 » Le Cameroun, d’abord, le village après « 


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