Dans une tribune publiée sur la toile le mardi 25 janvier 2022, le journaliste camerounais en service à Jeune Afrique déplore l’absence de communication gouvernementale au sujet de la Can Total Energies 2021, à propos de ce qui se dit autour de cette compétition.
Lebledparle.com vous propose le texte intégral.
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L’occasion manquée de la CAN
Il y a-t-il encore un gouvernement dans ce pays ???
Lire autant de Camerounais conspuer leur propre pays, en chœur avec des étrangers de bonne ou mauvaise foi, ne semble gêner personne au sommet de l’Etat. Il ne faut jeter ni la pierre ni l’encens aux Camerounais en colère.
Il faut se tourner vers ceux qui sont censés gouverner le pays en bons pères de famille mais qui ne semblent pas concernés ou ne saisissent pas les enjeux de communication de l’époque. Que des joueurs, entraîneurs et autres journalistes se permettent de mentir et dénigrer un pays organisateur tout au long d’une compétition financée à coups de milliers de milliards par les pauvres contribuables camerounais ne semble pas les concerner. Que la CAF cache son incurie en exposant le pays organisateur est inadmissible. Malgré tout, silence au ministère de la Communication. Pareil au ministère des Sports. Si on en doutait encore, c’est bien la preuve que ce gouvernement a encore la tête dans l’ère pré numérique ou ne comprends pas les codes de la communication moderne. « Être, c’est être perçu » soutenait Berkeley.
A quoi sert-il d’endetter des générations de Camerounais pour organiser une compétition qui ne vous vaut que moqueries et quolibets ? Quel est le bénéfice en termes d’image ?
Et même sur le plan politique, c’est un gâchis ! La CAN aurait pu être l’occasion de réconcilier les Camerounais. Rien. Nada. Résultat : les opposants se cachent pour aller au stade. D’autres souhaitent la défaite de leur équipe nationale. Les anciens Lions indomptables sont ignorés ou réduits à quémander des billets d’accès au stade. Pas un seul membre du patronat convié lors du match d’ouverture alors qu’on aura besoin des entreprises pour financer l’entretien des stades après la CAN. Je ne parle même pas de toutes ces personnalités en rupture avec leur pays, qu’on aurait pu inviter pour repartir de zéro. La seule préoccupation des responsables politiques ? S’approprier la gestion de la billetterie, faire bonne figure devant le président à l’ouverture et lors de la clôture de l’événement, se disputer les milliards octroyés pour l’événement… Et tout ça dans la plus inconséquente des désinvoltures. On dirait un train fou lancé à grande vitesse contre le mur.
Pendant ce temps, chacun s’imagine pouvoir sauter du train avant l’impact.
Bon courage.
Par Georges Dougeli, Journaliste Jeune Afrique