LMZ, Lebledparle.com
Selon la célèbre romancière franco-camerounaise, l’automatisation frénétique de la vie dans la société occidentale relègue l’homme au second plan. Elle serait d’après ses révélations, à l’origine de l’augmentation du taux de suicides et de la prise des anti-dépresseurs. Calixthe Beyala milite pour que l’Afrique conserve son modèle social et ne parvienne pas à ce stade des choses. Lebledparle.com vous livre ci-dessous l’intégralité de sa tribune parvenue ce mardi 8 juin à notre rédaction.
De l’automatisation de la vie : une grossière erreur du monde capitaliste que l’Afrique se doit d’éviter absolument.
Tout n’est pas si merveilleux dans ce qui de près est réellement horrible !
En Occident, ils ne veulent pas le dire : le peuple s’ennuie ! Les automates vous répondent partout à la place de l’homme, à la poste comme à la banque et même dans les supermarchés ! Des caisses automatiques ont remplacé nos si belles caissières avec qui autrefois on échangeait, on parlait de la pluie et du beau temps, de nos enfants et de nos petits-enfants.
Certains métiers disparaissent. La bonne couturière n’est plus ; la petite aide-soignante n’est presque plus pour nos petits bobos ; à l’aéroport, on se débrouille pour enregistrer nos bagages avec des machines et le tout à l’avenant.
Et que devient l’homme ? Le paie-t-on à ne rien faire ? Si oui, il est mal dans sa peau ; il déprime car ne se sentant d’aucune utilité sociale ! La prise des antidépresseurs fait un gros bond tandis que le taux de fertilité ne cesse de baisser, il est de 1,88 % en France autant dire une population qui se meurt. Le taux de suicide va en galopant.
L’homme a besoin de travailler pour donner du sens et du contenu à son existence ! Ceci explique que l’Afrique ne doit en aucun cas imiter l’Occident dans la frénétique course à l’automatisation, à l’industrialisation qui au lieu de faire travailler l’homme, le rend caduc, voire inutile.
L’Afrique doit trouver un juste milieu entre l’industrialisation et une éthique qui repose sur les valeurs traditionnelles de la vie léguées par nos ancêtres, avec ses travaux de champs et autres.
