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La croisade évangélique du burundais Chris Ndkumana vient de donner lieu à deux jours de polémiquer d’une rare violence.
Ne vous y trompez pas: toute cette controverse rend avant tout compte de la réalité de la concurrence qui prend jour après jour des formes belliqueuses dans le vaste «marché du croire».
Pour avoir pris le temps de bien lire les internautes ces dernières heures, et regardé les chaînes de télévision dès Samedi soir, je suis en capacité d’établir de manière empirique que:
1- La croisade du M. Ndikumana a fait quelques jaloux chez beaucoup de pasteurs pentecôtistes. Je les ai suivis sur quelques chaînes de télévision, dimanche. Tout laisse croire que Ndikumana a exposé leur incapacité à mobiliser et à faire foule.
2- Les chrétiens ordinaires ont pris fait et cause pour le pasteur Ndikumana et sa campagne, non pas nécessairement parce qu’ils ont des certitudes sur l’authenticité de son ministère ou la preuve que tout ce beau monde, allé à sa rencontre à Japoma cherchait effectivement la face de Dieu;. Mais davantage parce que cette foule demandeuse, pleureuse et si zélée a malgré elle légitimé, par son nombre, l’obédience pentecôtiste, si souvent moquée au Cameroun. Il faisait plutôt bon d’être chrétien pentecôtiste le week-end dernier, au Cameroun.
Il y avait dans cet épisode autour de Chris Ndikumana, quelque chose de passablement légitimant et de décomplexant pour les fidèles du mouvement des églises de réveil.
3- Dans ce vaste marché du croire en ébullition, il y a ceux qui ont cru devoir discréditer par avance l’oeuvre du burundais en terre camerounaise. Réprouvant par principe, et sans argumentation, le ministère si prisé, de Kanguka. Ils sont pour la plupart des kamites, catholiques ou membres d’autres mouvements religieux ayant pignon sur rue. Tous déterminés à ne pas perdre des parts de marché.
4 – À côté de ceux-là, il y a des gens comme moi, qui, n’ayant pour l’heure aucun instrument objectif et crédible pour juger de manière péremptoire de la véracité des témoignages mis à l’actif du ministère de M. Ndikumana; faute de motif pertinent pour remettre en cause son oeuvre et sa vocation ; considèrent qu’il faut prudemment, objectivement, comprendre ce que dit ce vaste mouvement de foule autour d’un prédicateur dont nous ignorions l’existence jusqu’à il y a peu.
C’est au nom de cette logique compréhensive (au sens de E. Durkheim) que je suggère que l’on procéde à une sociogénène, pour retracer les présupposés et déchiffrer froidement le message encapsuler dans ce phénomène et cet évènement qui raconte assurément l’état actuel des schèmes qui structurent notre société et l’agir camerounais.
C’est à cet exercice que je vais peut-être consacrer ma prochaine publication.
Luc Perry Wandji.