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Tribune : Le Cameroun et la politique du fey.

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Dans une tribune publiée sur Facebook, l’analyste politique Willy Bissou laisse entendre que tous nos malheurs ne sont pas seulement le fait de l’occident même s’il en est grandement responsable mais que les premiers responsables c’est nous même.


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Paul Biya – capture photo

Après le fey du protectorat et du régime de mandat, place au fey de la tutelle et de l’indépendance.

Face à la résistance de nos arrières grands parents devant le colonialisme que la France avait instauré au Cameroun, l’ONU qui vient de remplacer la SDN à la faveur de la fin de la deuxième guerre mondiale veut accélérer le processus d’accès à l’indépendance. On passe alors sous le régime de tutelle. En réalité c’est plus un changement d’étiquette qu’une modification substancielle. Le 23 avril 1944, à Yaoundé, Philémon Sakouma, Ruben Um Nyobè et d’autres se réunirent pour créer le cercle des évolués. L’administration coloniale interdit ce mouvement. Les pétitions cèdent la place aux manifestations et à chaque fois la riposte est sanglante comme en 1945 ou des centaines de personnes furent massacrées à Dla par les forces coloniales.

En 1946 la constitution française est modifiée, l’empire colonial devient l’union française et le Cameroun est intégré dans cette union. Le bout du tunnel tarde à venir.  En 1947 le parti Rassemblement Camerounais (RACAM) est créé avec pour objectif la réalisation de l’indépendance du pays. Mais il est aussitôt interdit.

Pour approfondir :   Opinion - Pour Cynthia Fiangan Atangana, Monsieur le procureur, Merci !

Un soir, quelques gars se réunirent dans un bar à ndokoti exactement comme Mboum Ndobang Wanguè Ndem KoBy Maât Wei et Thierry Mbella le font souvent. Il s’agit de Jacques Ngom, Charles Assalé, Joseph Raymond Etoundi, Léopold Moumé Etia, Raymond Etoundi et bien d’autres. Malgré le fait qu’ils soient très avancés, ils décidèrent de créer leur parti L’Union des Populations du Cameroun. Les camerounais avaient enfin une barque pour naviguer unis vers le port de l’indépendance. Face à la rapide expansion des idées upecistes, les français vont réagir.  Ils fabriquent des hommes politiques modérés pour les opposer aux upcistes. Dans le nord ce sont les associations comme l’APSEN (Association pour le Progrès Social et Economique de la Subdivision de Ngaoundéré), l’APRONORD (Association pour le Progrès et l’Evolution du Margui-Wandala) ou encore l’ASSAMA (Association Amicale des Musulmans de Maroua) qui seront chargées de contrer l’avancée de lupc dans ces régions. Mais rien n’arrête Moumié et ses camarades. Leur parti est dissout et ils entrent dans la clandestinité. Les français en profitent pour confier le pouvoir à certains politiciens de fortune fabriqués pour l’occasion. Pendant que la guerre bat son plein dans les forêts où se sont repliés ces nationalistes, la France négocie les modalités d’accès à l’indépendance et rédige les futurs accords de coopération.

Finalement le 1er janvier 1960 une sorte d’indépendance est accordé à notre pays. Les vraies revendications portées par Castor Osende Afana et ses camarades ont été simplement ignorées. Plus de 50 ans plus tard on paye les conséquences de ce FEY. On voulait une indépendance, c’est ce qui était prévu, mais ils nous ont donné une relative autonomie politique.

Encore et toujours le FEY.

Les héros de cette borne chronologique sont tellement nombreux mais pour moi mon idole ou mes idoles c’est « Osende Afana », Um Nyobè, Moumié Felix, Ouandie Ernest, Abel Kingue et les rescapés ou successeurs Njassep Mathieu et le très admirable Woungly massaga qui fera l’objet d’un post prochainement. Cette étape fut aussi celle de la traîtrise, de l’opportunisme, du satanisme et de l’incrédulité qu’on peut résumer dans un seul nom Aujoulat Louis-Paul (l’homme qui ne devait jamais mettre les pieds dans mon pays).

Lebledparle.com vous propose aussi l’acte 1 et 2 de cette chronique.


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