En réponse au président de la République dans son discours du 31 décembre 2020, Me Christian Bomo Ntimbane affirme dans une tribune publiée le dimanche 3 janvier 2021, que le « Cameroun n’est pas une démocratie encore moins une jeune démocratie ».
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
Le Cameroun n’est pas une démocratie encore moins une jeune démocratie.
Dans une démocratie, on ne juge pas des marcheurs pacifiques qui appellent au départ ou à la démission d’un Président de la République devant les tribunaux judiciaires pour insurrection, plus est devant un cour martiale.
Demander la fin d’un régime par des mécanismes constitutionnels d’expression pacifiques (marches pacifiques) protégés tant par la constitution camerounaise que les traités internationaux ratifiés par le Cameroun participe des libertés d’expression et d’opinion et ne saurait constituer une infraction.
Encore hier en France, les gilets jaunes scandaient dans les rues parisiennes : « Macron démissionne. Macron dégage »
Ces manifestations non déclarées par ailleurs n’ont pas entraîné des procès en justice contre les manifestants.
La preuve de cette absence de démocratie est ce procès honteux qui s’ouvre demain au tribunal militaire de Bafoussam contre 30 camerounais accusés d’avoir marché pour demander le départ de Paul Biya, le 22 septembre 2020.
Surtout que l’on sait que la sentence et leur condamnation ont déjà été prononcées lors de l’adresse à la nation du 31 décembre 2020, où le Paul Biya, chef hiérarchique de la justice militaire qui est un service rattaché à la présidence, a eu à qualifier les faits en lieu et place des juges, qu’il s’agissait d’une insurrection.