Lebledparle.com vous propose de lire l’intégralité de la réflexion.
La crise suppose quelque chose d’inhabituel, de rare mais grave, qui vient perturber une situation généralement sous contrôle. Or ce qui est arrivé hier, n’est ni inhabituel, ni grave la qualification étant toujours possible. En y ajoutant même l’élimination des U23, on n’est pas à l’étape de la crise, sauf à me dire que cette crise dure depuis plus de trente ans. Pour certains la crise vient du fait de la taille et de la réputation de l’adversaire namibien. J’ai donc choisi ce matin, de vous balader dans les difficiles routes des éliminatoires pour la Can principalement, où le Cameroun n’a très souvent pas été souverain et personne n’a décrété l’état d’urgence.
Commençons au début des années 90 pour comprendre comment le Cameroun qui sortait d’une incroyable épopée italienne, n’a pas pu se qualifier pour la Can 94, coiffée au poteau par le Gabon. Ce 11 avril 93, c’était pas loin d’être un scandale, que le Cameroun soit tenu en échec à Niamey par le Niger zéro but partout. Une succession de contre performance qui priveront le Cameroun de la Can 94 en Tunisie. Pour la Can 96, le même coup de tonnerre nous a été servi aux éliminatoires, lorsque le 13 Novembre 94 à Maseru, le Lesotho a infligé un cinglant deux buts à zéro au Cameroun et je ne veux même pas parler du nul contre le Malawi à Yaoundé. Il a fallu un curieux forfait général du Lesotho après six journées et alors que le Cameroun était presque éliminé, pour nous propulser en Afrique du Sud.
Éliminatoires Coupe des nations 98. Tenu en échec à Yaoundé à deux reprises par le Kenya et le Gabon, il faudra au Cameroun un vrai sursaut pour se qualifier. Mais le vrai supplice c’était aux éliminatoires pour la Can 2000. Humilié par le Ghana à DOUALA(1-3), le Cameroun sera incapable de battre l’Érythrée à Asmara ce 23 janvier 99. Presqu’un scandale. Le Cameroun risque ne pas prendre part à la Can. Mais le Ghana devient co-organisateur de la Can et libère une place pour le Cameroun qui sera sacré champion d’Afrique quelques mois plus tard.
Les éliminatoires n’ont jamais été faciles, et ne sont pas forcément le baromètre de santé d’une équipe. Par contre, en leur rappelant les histoires énumérées ci-dessus, il faudrait leur dire que la qualification est au bout de la résilience. Ce discours peut ne pas plaire aux théoriciens du chaos et de l’analyse aux faciès, mais c’est factuel et ce n’est pas non plus une excuse. Il faudrait tirer la sonnette d’alarme, sans décréter l’apocalypse. Parce que ne pas avoir été aux Can de 2012 ou 2013, n’a pas inhumé le football au Cameroun. Ce qu’il y’a à faire pour l’équipe de Rigobert SONG, en urgence, son staff et lui, c’est d’emprunter les chemins de l’humilité pour se passer rapidement des poids de reconnaissance qui sont des pesanteurs de la performance.
Martin Camus MIMB