Au cœur du concept de démocratie, il y a évidemment les notions de peuple (démos) et de pouvoir (pouvoir), dans la mesure où, dans le système de gouvernement qu’elle institue, la souveraineté appartient au peuple, qui choisit librement ceux qui seront en charge de le gouverner. Dans la démocratie directe, système plus ancien et davantage usité dans les communautés faiblement peuplées, les citoyens, réunis en assemblée, exercent directement leur pouvoir en prenant, par exemple, des décisions à main levée. Dans la démocratie indirecte ou représentative a contrario, système politique majoritaire de nos jours, les citoyens choisissent des représentants pour exercer le pouvoir en leur nom.
Les systèmes de démocratie représentative se distinguent par un certain nombre de caractéristiques, parmi lesquelles l’existence du pluralisme politique, économique et social, la protection des droits de l’homme, la tenue d’élections régulières, ouvertes, libres, justes, équitables et transparentes, le respect de la règle et du gouvernement de la majorité, la protection des droits de la minorité politique, le respect des principes de légalité et de légitimité, la prévalence du consensus politique et social.
Cependant, il convient de relever que de nombreuses sociétés, de manière voulue ou subie, se sont malheureusement retrouvées engagées dans la voie de la démocratie sans généralement prendre le temps de mesurer l’importance, les enjeux et les conséquences de ce choix. À titre d’illustration, le rapport de nombreux pouvoirs aux formes variées et plurielles de contestation de leur gouvernance (opposition, insurrection, rébellion, terrorisme). En effet, une démocratie, quelle que soit la forme de contestation qui s’exprime en son sein, traduction de contradictions existantes à un moment donné entre les composantes de la société, ne peut légitimement, pour y remédier, s’éloigner de la règle de droit et s’exonérer du respect des principes élémentaires d’humanité, au risque de s’enfoncer dans la tyrannie.
C’est là le piège de la démocratie, demeurer dans l’ascension ardue de la montagne de l’humanité, au promontoire de laquelle luit le soleil éternel de la liberté !!!
Une démocratie ne peut en aucun cas recourir à la terreur pour répondre aux exactions d’une rébellion ou d’un groupuscule terroriste, comme le ferait allègrement un conglomérat de criminels sans foi ni loi, parce que LA DÉMOCRATIE C’EST avant tout, justement, LA FOI et LA LOI.
La démocratie, au sens idéel, idéal et philosophique, c’est d’abord la foi en la liberté comme moteur du pluralisme, de la participation, de l’adhésion aux offres politiques, de la prospérité individuelle et collective. La démocratie c’est ensuite la croyance en le caractère sacré de la vie, de l’humain et de la dignité de l’Homme. En cela, la démocratie la vraie, est un humanisme. La démocratie c’est enfin l’espérance de la justesse de la cause pour l’émancipation et l’épanouissement de l’Homme, et de la lutte pour le progrès social.
La démocratie, dans son sens concret, matériel et pratique c’est la loi, c’est l’empire de la loi et c’est la primauté du droit. La démocratie c’est l’expression de l’isonomie et de l’isocratie. La démocratie c’est la traduction politique de l’état de droit, puisque l’état de droit est la traduction juridique de la démocratie.
La terreur, quels qu’en soient la forme et les visages, reste la résultante d’une forme de tyrannie. Elle est l’expression la plus aboutie de la dictature.
Richard Makon
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NB: Richard Makon est Docteur / PhD en Droit International, Expert/Consultant en Droit des investissements et Leadership, Enseignant à l’université de Douala et consultant média.