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Tribune : « Les journalistes sans salaire se sont mis aux bottes des personnalités politiques pour régler des comptes »

presse charge kamto

Dans une publication sur sa page Facebook, Binkou la chroniqueuse parle de la presse à charge de Maurice Kamto qui a fait un tir groupé sur le leader du MRC après le meeting de Bafoussam. Elle accorde son pardon à cette presse, parce qu’elle comprend que c’est la famine qui les habitent. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la chronique de la poupée du MRC.


presse charge kamto
Quelques Unes à charge contre Kamto – capture photo

Pardonnez-leur car… ILS ONT FAIM!!

Je n’ai pas fait journalisme, mais je sais quand-même que l’un des principes cardinaux de ce métier demeure : ne rien dire pour nuire, ne rien taire pour plaire !

Mais avec le contexte actuel et la rudesse des conditions de vie et de travail, la presse affamée appauvrie et vidée de sa substance, évolue dans un environnement économique très difficile.

Depuis les élections d’octobre 2018, il ne faut pas avoir un doctorat en communication pour constater que la presse camerounaise est désormais sur une pente descendante. Les journalistes sans salaire se sont mis aux bottes des personnalités politiques/économiques pour qui ils écrivent des papiers à la demande, non plus pour donner l’information publique, mais pour régler des comptes.

Dans un livre intitulé « AUTORITARISME PRESSE ET VIOLENCE », l’écrivain TCHEUYAP Alexie peint la presse en ces termes: <<la frontière entre les services de renseignements et la presse est peu étanche, infestée par une armée d’indics, celle-ci émarge dans diverses officines officielles et occultes. Le responsable d’une rédaction indique avoir vue des signatures similaires dans d’autres journaux, après avoir refusé de publier l’article soumis et pour lequel il exigeait l’identité du signataire. Cela signifie au moins une chose: dans le marché de l’énoncé médiatique, des fonctionnaires du sommet de l’État se serviraient des mêmes principes opérateurs dans l’écriture publique à savoir les pseudonymes. Les journaux choisis se prêtent volontiers à ce jeu, la loi n’obligeant pas à identifier qui est le véritable signataires d’un article…>>.

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Malgré les déclarations de bonnes intentions, le régime de Yaoundé a travaillé à avoir un contrôle total sur les médias locaux. Et à quelques exceptions près, les médias camerounais se sont illustrés ces derniers mois par leur dépendance au régime en place pour ne pas mourir de faim.

L’entreprise de presse aujourd’hui au Cameroun est devenue tout sauf une entreprise : les journalistes exercent mais ne travaillent pas – au sens propre du mot travail – tel que conçu par les organisations tels que l’OIT qui prévoit un salaire, une assurance maladie, un plan de carrière lisible, et autres…

Une analyse froide montre également que le contenu des médias au Cameroun est peu recherché. Les sujets sont survolés. Il n’y a aucun suivi… Tout ça est dû au fait que les rédactions n’ont pas les moyens de financer les productions. Très peu de journalistes persévèrent dans le métier et acceptent de mourir avec lui ou le ressusciter. En fait, le régime a tout fait pour maintenir la presse en couple réglée car, lorsqu’une presse atteint un niveau d’ autonomie importante, elle se fait respecter et devient un levier important pour le développement et la construction de l’opinion. Il faut donc tout faire pour la museler, c’est hélas dans cette situation que se trouve la presse Camerounaise aujourd’hui, et ça se fait ressentir au sein du peuple qui n’est pas dupe.

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Ne leur en voulez pas trop, regardez-les et souriez, ayez pitié d’eux car, la plupart de ces journalistes croupissent sous le poids de dettes et la faim… Et acceptent se prêter volontiers au jeu d’abrutissement de la population, pour une enveloppe de 50,100,200 milles francs. Un ventre affamé n’a point de conscience.

Encore heureuse qu’à côté de ceux qui sont devenus de simples agents aux mains des politiciens véreux et se sont constitués en presse à gage, on a encore des presses qui mettent le quotidien du citoyen au centre de leur rédaction, ces médias (qu’on compte au bout des doigts) qui ont le soucis de relayer la bonne information sans parti pris, si ce n’est celui de la vérité.

Binku la Nerveuse (la démocratie du plus fort est toujours la meilleure… mamelle nourricière, à condition de vous compromettre à son gré)


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