Depuis l’histoire de notre pays, jamais un auteur, quel qu’il soit, quel que soit son genre littéraire, son style voire sa notoriété n’a écrit les pages d’histoire que Nathalie Koah est entrain d’écrire en rose en ce moment avec son seul roman, Renaître.
D’aucuns ont parlé de plagiat. Peut-être ! mais, là n’est pas le problème. Intéressons-nous à cette machine qu’elle a mise en marche pour faire vendre ce livre que je n’ai pas encore eu la chance de lire (peut-être qu’elle m’enverra une copie entretemps)
Nous avons connu de grands auteurs dans notre pays. Mongo Beti, Sévérin Cécile Abega, Patrice Kayo… Des écrivains dont le talent n’a jamais souffert d’aucun doute, qui (je peux me tromper) n’ont pas à moins d’une semaine, fait écouler les stocks comme on peut l’observer avec le roman de Nathalie Koah. Les statistiques de vente parlent d’eux-mêmes. Elle figure sur le top des 10 meilleures ventes sur la plateforme américaine Amazon. À Yaoundé dans sa boutique, les Camerounais font la queue pour s’offrir une copie. Les commandes fusent sur la toile. C’est exceptionnel !
Annonce de la parution
C’est devant plus de 6 000 followers que Nathalie Koah a annoncé officiellement la sortie de son deuxième ouvrage Renaître. Chose qui est impossible dans notre société actuelle. Même les livres sur Paul Biya n’ont pas fait autant d’effet.
Généralement dans les dédicaces qui sont d’ailleurs rarement, ou très peut médiatisée, on compte à peine 200 personnes qu’y prennent part. Cette ancienne méthode qui a fait son temps à l’époque de Rabelais, Pierre Corneille, Victor Hugo, tout récemment avec Jean Paul Sartre, est aujourd’hui arrivée à sa décadence. Il faut s’adapter à la nouvelle façon de faire, et s’approprier les outils disponibles.
Tenez ! Les dédicaces en présentiel de nos jours prennent plus de temps et exigent des efforts à la fois matériels et financiers tant chez l’auteur que chez l’éditeur (qui généralement s’associent, assemblent les moyens pour rendre le livre public). Alors qu’il a simplement fallu une connexion internet de 1000 FCFA (mille FCFA) à Nathalie Koah pour annoncer la parution de son deuxième roman devant un public aussi nombreux.
Le choix des auteurs ?
La jeunesse actuelle est donjuanisée. Elle fonctionne dans la logique du suivisme, de fanatisme… Elle est à la conquête permanente du sensationnel. Elle se laisse facilement entraîner par tout ce qui est en vedette, qui brille.
Mettez sur la balance commerciale aujourd’hui un livre de celui/celle qu’on appelle aujourd’hui « Shakiro » qui se propose de raconter les mobiles qui l’on conduit à devenir homosexuel, et un livre du professeur Shanda Tomé qui vous relate la vie d’Yves Michel Fotso. Lequel ferait plus de vente ?
Un essai d’Ebenezer Njoh Mouelle qui vous parle de « l’être et du paraitre », et un récit de Coco Émilia qui vous retrace sa vie avec ses amants ?
Un roman de Jacques Fame Ndongo sur la vie du RDPC et celui d’un militant de la B.A.S qui évoque les plans de ce mouvement pour le Cameroun ?
Les exemples on peut en citer des tonnes. En réalité, lors je prends l’initiative d’écrire ce texte, ce n’est pas pour célébrer les déviances sociales, encore moins encourager les dérapages d’une certaine classe. Mais pour faire un appel aux éditeurs camerounais, qui se plaignent du fait que les Camerounais ne lisent pas. On ne peut pas le nier, ils ne lisent plus trop les écrits classiques. Il faut repenser les contenus. Chaque corps de métier évolue et il faut s’adapter à lui et non l’inverse. Il y a d’abord un intérêt économique avant tout. On crée sa maison d’édition pour se faire de l’argent et non pour plaire.
La communication ?
Après la parution de son ouvrage, Nathalie Koah n’est pas restée couchée sur ses lauriers. Malgré une forte communication sur les réseaux sociaux, elle a organisé ce qu’elle a baptisé Renaître-Tour. Ce programme lui permettra de faire le tour des médias sur l’étendue du territoire afin de toucher le plus large public possible. C’est une politique quasi inexistante dans le domaine de l’édition au Cameroun si déjà aucune maison d’édition n’est à mesure de faire une affiche publicitaire ou un spot et balancer sur les réseaux sociaux.
Nathalie Koah, sans être éditrice professionnelle, fait de l’édition comme cela devrait être. C’est ce qui donne envie de lire. Lorsqu’on est suffisamment au courant d’un livre, on a envie de l’avoir.