L’histoire de la belligérance telle qu’elle s’est déroulée au fil des siècles nous apprend qu’il n’est pas courant que le camp jouissant d’un avantage tactique et stratégique prenne l’initiative d’une offre de paix fraternelle.
Très souvent, la reddition complète ou la destruction totale constituent la seule alternative proposée à des adversaires au bord de la déroute.
Dans sa lutte acharnée contre la dénégation de l’humanité qu’est le fléau terroriste, toujours le Cameroun est resté maitre tant en matière d’initiative que de contrôle territorial. Situation que les bandes terroristes auxquelles il est confronté ne seront pas parvenues à inverser, même au plus fort de leurs capacités de nuisance.
Ce n’est donc ni forcé, ni contraint que le Cameroun aura opté pour une sortie pacifique et honorable de l’infernale spirale meurtrière, entretenue par ceux-là même envers qui la nation fait montre de tant d’affection et de compassion.
Il s’agit des acteurs de la violence armée aveugle, illégale et illégitime, parfois des monstres coupables d’innombrables atrocités, pourtant simplement considérés comme des enfants égarés qu’il est de notre devoir à tous de ramener dans le giron familial.
La manière forte aura beau s’avérer radicale et expéditive, c’est parfaitement conscient des travers d’une paix imposée par les armes, notamment le sentiment d’humiliation propice à la résurgence de futurs épisodes crisogènes, que le Cameroun a choisi non pas la soumission, l’élimination ou l’exclusion, mais la réconciliation avec chacun de ses enfants rebelles, sans tenir compte des crimes dont ceux-ci se seraient rendus coupables.
La démarche pour y parvenir se vaut aussi la moins douloureuse possible. Car, en lieu et place d’une douteuse reddition ou d’une dramatique neutralisation, il est question d’un désarmement moral, d’une désincarcération psychologique et d’une désintoxication idéologique.
Le succès de cette méthode va grandissant jour après jour, au regard des milliers d’ex combattants fondamentalistes et séparatistes ayant accepté de déposer les armes.
De manière pragmatique, il fallait s’attendre à ce que cette mise stratégique qui aura chamboulé l’échiquier de la belligérance bien au-delà des frontières du Cameroun se voit opposer des feux de contre-batterie, de la part de ceux qui craignent de voir disparaitre avec l’extinction des foyers de crise allumés et alimentés en discours captieux et en engins de la mort, la source des revenus leur permettant de se la couler douce de l’autre côté des tropiques.
Ceci et il convient de le rappeler, au détriment de nombres de nos braves jeunes gens, marionnettes dans une sadique mise en scène dont ils ne connaissent ni le prologue, ni l’épilogue.
C’est à cette jeunesse instrumentalisée que le Président de la République adresse son offre de paix.
C’est cette jeunesse déroutée qu’il appelle au ressaisissement. C’est pour elle que sont prévus, construits, équipés et rendus fonctionnels les centres de désarmement, de démobilisation et de réinsertion pour un retour participatif et ambitieux à la construction de notre avenir commun. /-