Le journaliste sportif reconnaît que le Cameroun aurait pu mieux préparer son jeu pour contrer l’approche du Burundi, mais il rappelle que l’essentiel est que l’équipe s’est qualifiée pour la Coupe d’Afrique des Nations 2023. Il insiste sur le fait que juger la qualité de jeu d’une équipe sur un seul match peut être précipité, et que beaucoup de choses peuvent changer avant le début de la compétition en janvier en Côte d’Ivoire.
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Ceux qui disent que l’équipe du Cameroun n’était pas bonne parce que ayant subi des assauts répétés du Burundi à la première période du match, ont un réel problème de compréhension du football. On peut aussi simplement dire qu’une équipe qui subit sans rompre, est une grande équipe. Le Réal a bien gagné la Champions League en subissant il y’a deux ans à tous les matches. Chacun a appelé ça « Expérience ». Ce n’est pas loin d’être la même chose. Ceux qui analysent en disant « on a été sauvé par le gardien », doivent se rappeler que c’est un joueur de l’équipe qui fait simplement bien ce qu’on attend de lui. Comme les attaquants qui marquent ne sauvent personne, mais font juste leur boulot, ce qui est minimalement demandé à ceux qui revendiquent ce statut. J’ai même écouté des gens dire: « on a profité des erreurs du Burundi ». D’abord le but ne vient que parce qu’il y’a une faiblesse exploitée par l’adversaire. En plus, il y’a des erreurs qui sont commises par la peur qu’on a de l’adversaire, ou le manque de lucidité après avoir tout donné. Pour ceux qui ont vu le match du Burundi contre la Namibie, ils doivent comprendre ce qui s’est passé hier.
La seule chose qu’on peut regretter, c’est qu’on a eu l’impression que le staff des Lions Indomptables n’a pas suffisamment analysé leur jeu, ou minimiser ce qu’ils ont montré à la perfection face à la Namibie. En 19 minutes, ils avaient déjà marqué trois buts. Et lorsque la Namibie s’est réveillée en marquant deux buts en seconde période, ils avaient déjà sécurisé leur victoire. Ils mettent donc beaucoup d’intensité en début de match, font le pressing haut, pour s’écrouler en seconde période. Ils savaient donc qu’un but d’emblée, aurait pu compliquer la situation au Cameroun. Ils ont créé le surnombre au milieu que visiblement le Cameroun n’avait pas envisagé, parce que le Burundi savait aussi que la pression du résultat amènerait les Lions à faire le jeu, donc à laisser les espaces devant une défense qui était exposée, sans pivot de sécurité au milieu. Non seulement les burundais physiquement ne pouvaient pas tenir en seconde période après la débauche d’énergie du début, mais le but rapide de Mbeumo à la reprise les a davantage désorganisés.
À ceux qui font des conclusions toutes faites sur la qualité de jeu et le danger à la Can, vous allez plus vite que la musique. En plus, pour l’histoire en 2000 pour les qualifications, même l’Érythrée avait réussi à nous tenir tête zéro but partout à domicile, avec les MBOMA, Foe, SONG et Kalla, et cela ne nous a pas empêché d’être Champions d’Afrique ! Une autre compétition commence le 13 janvier en Côte d’Ivoire. Et d’ici à là, beaucoup de choses ne seront plus les mêmes. Le Cameroun s’est qualifié. C’est l’ESSENTIEL.
Martin Camus MIMB