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[Tribune] Prix du carburant : un effort supplémentaire s’impose

Paul Biya confirme une nouvelle augmentation du carburant au Cameroun en 2024. C’était à l’occasion de son discours de fin d’année du 31 décembre 2023. Yves Atanga de Cameroon-Tribune apporte des explications dessus. Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

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Les deux dernières années ont été particulièrement difficiles dans le secteur des hydrocarbures. Et les consommateurs l’ont durement ressenti au niveau de la pompe, avec une succession de pénuries qui ont mis à rude épreuve leur patience et leur sérénité. En juillet 2021 d’abord, puis cette fin d’année 2023, l’absence de carburant durant quelques jours, a fait vivre des moments pénibles à tous quand on connaît l’impact transversal de ce secteur névralgique sur l’ensemble de l’activité économique. Et ce dimanche face à ses compatriotes, le président de la République a une fois de plus opté pour le langage de la vérité. En rappelant les efforts titanesques que l’Etat, sous sa direction, fait pour atténuer les effets de l’instabilité du cours du pétrole, Paul Biya note encore que la situation devient intenable : « Vous devez savoir que dans le but de maintenir les prix à la pompe à leur niveau actuel, qui est largement inférieur à celui pratiqué dans les pays voisins, l’Etat doit, au prix d’importants efforts financiers, fortement subventionner les importations de produits pétroliers ».

Le poids de ces subventions est lourd : plus de 1000 milliards de F en 2022. Dans un contexte économique difficile (effets du Covid-19, effets de la guerre russo-ukrainienne, défis sécuritaires internes…) on peut dire que cette posture relève de l’exploit. Mais le président qui a fait le choix de préserver les ménages s’y est accroché avec la plus grande conviction. Aujourd’hui malheureusement, il s’avère que la pression de la crise économique mondiale ne baisse pas. Au contraire, comme le relève le chef de l’Etat, l’année 2023 a apporté des contraintes supplémentaires. L’effort fait il y a un an, doit donc être poursuivi. En début 2023 en effet, l’Etat a été amené à réduire légèrement la subvention sur les produits pétroliers. Elle est ainsi passée à 640 milliards de F, grâce à une augmentation des prix à la pompe. Ainsi, le super est passé de 630 F à 730 F. le gasoil de 575 F à 720 F. Mais pour préserver autant que faire se peut le pouvoir d’achat des ménages aux plus bas revenus, décision a été prise de ne pas toucher aux prix du pétrole lampant et du gaz domestique.

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Devant la persistance des difficultés, et malgré la bonne volonté du chef de l’Etat qui tient à alléger les charges des Camerounais, il devient inévitable de diminuer encore cette contribution de l’Etat qui, depuis plusieurs années a choisi de supporter une bonne partie du coût des produits pétroliers à la pompe. Dans son message à la Nation ce 31 décembre, le président de la République n’a pas caché ses regrets à ce sujet. Mais il se trouve que le Cameroun n’a pas vraiment le choix. Réduire le poids de la subvention sur les importations de produits pétroliers va assurément donner une bouffée d’oxygène sur le Trésor public, sollicité de toute part.

Mais comme déjà, l’année dernière, le chef de l’Etat s’est engagé à veiller à ce que des mesures d’accompagnement rendent la pilule moins amère pour le citoyen camerounais. Car il est évident qu’un relèvement des prix à la pompe va avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie camerounaise. Pour les populations, cela implique généralement des répercussions sur les prix du transport et les prix des produits de grande consommation. L’année dernière, Paul Biya avait fait accompagner la réduction de la subvention sur les produits pétroliers par un relèvement des salaires, de l’ordre d’environ 5%. Et ses assurances données ce dimanche laissent espérer une mesure du même genre. De toute façon, le président a donné sa parole. Et pas le moindre doute ne plane.

La vérité, c’est qu’il faut bien faire face aux réalités de la conjoncture économique et opérer les rajustements nécessaires pour continuer d’exister économiquement. Poursuivre la marche vers les objectifs que le pays s’est fixés. Et comme le souligne bien le chef de l’Etat, cet argent que le pays va économiser en réduisant la subvention, est tout sauf de l’argent perdu. Il sera évidemment utilisé à régler d’autres problèmes. Il y a tant à faire.

Par Yves ATANGA

 

 

 


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