Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux le journaliste Xavier Messé revient sur l’affaire qui oppose le délégué général à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé au président directeur général du Groupe L’Anecdote pour une affaire de 15 milliards de FCFA dont le partage n’a pas été à son gout. La révélation a été faite le 5 juillet 2020, par un téléspectateur qui réagissait au téléphone sur le plateau de Club d’Élites présenté par Jean-Jacques Zé. L’ancien collaborateur de du pape des médias trouve que la République est dans la rue.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
De mémoire de citoyen camerounais observateur, le spectacle que nous avons vécu dimanche 5 juillet 2020, n’a pas son équivalent dans cette République : une émission de télévision abondamment regardée – le Club d’élites- sur la chaîne Vision4. Elle a consacré sa thématique centrale du jour à déballer des choses privées en public, jetant par là le Délégué général de la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé à un lynchage populaire qui n’a pas son équivalent dans le passé.
Le Pdg du groupe l’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga et Martin Mbarga Nguelé se connaissent sûrement. Ils ont certainement mené des affaires ensemble. Il est possible que dans ce monde impitoyable des affaires, l’un d’eux n’ait pas joué franc jeu. C’est fréquent dans ce monde sans sentiment du business. Mais, au lieu de recourir aux tribunaux pour les départager, le meilleur moyen de se faire justice était-il pour l’un, de jeter l’autre à la vindicte populaire ? Je ne crois pas.
D’un côté, le patron du groupe Anecdote est un employeur, créateur d’emplois et des richesses qu’il faut protéger et encourager. De l’autre côté, le Délégué général à la Sûreté est un haut cadre de la République, qui dirige les services parmi les plus sensibles du pays. Quand ces deux personnages en arrivent à offrir un spectacle des plus ubuesques à la planète avec des insultes, cela signifie que la République du Cameroun est dans la boue.
Si nous sommes encore dans une République dirigées avec des lois et des règles, il faut que le garant de cette République siffle la fin de la récréation. Qu’il tire les conclusions de ce spectacle hideux en prenant des décisions conséquentes. A défaut, c’est qu’il aura choisi d’appliquer les recettes de Machiavel qui recommande au Prince de saper la morale, d’instaurer les antagonismes et la division, pour mieux régner, le plus longtemps possible. C’est aussi une probable option. Mais pas la meilleure du tout.