J’ai lu avec regret la sortie de l’honorable Evariste Fopoussi qui explique que ses camarades restés fidèles à la direction du parti sont des mercenaires. Il s’agit pour l’essentiel des militants de la première heure qui assurent aujourd’hui les coordinations régionales suite à une résolution du NEC. La sortie de l’honorable Fopoussi est tellement maladroite qu’il convient de rappeler à l’opinion certains faits historiques :
- Le syndicat des anciens privilégiés est constitué des élus et autres responsables du parti qui ont tout eu grâce au parti et à la popularité d’un homme : Ni John Fru Ndi. Maintenant que Fru Ndi est fatigué et ne leur permet plus de gagner, ils lui en veulent au lieu de se remettre en cause eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que dans l’ensemble, ils ont pillé le SDF pendant 32 ans et se sont éloignés de la base. Ils ne sont plus élus pour certains depuis 2002 et ne peuvent plus être élus en raison de leur arrogance et du mensonge aggravé au peuple. Ils ont fait pire que les élus du RDPC. Ils ne veulent pas qu’un nouveau leadership local émerge. Ils s’accrochent au pouvoir comme au RDPC et ne veulent laisser aucune place à la jeunesse. En 2018, ils n’ont pas soutenu le jeune candidat investi par le parti. Ils auraient aimé que tout demeure dans le cercle de leur syndicat. L’autosabordage de 2018 reste et demeure leur seul trophée qu’ils brandissent même à contre temps pour contrer la politique de rajeunissement des instances dirigeantes du parti. Sauf que rien n’est nouveau sous le soleil.
- Les taupes sont souvent ceux qui accusent en premier (de peur d’être démasqués). Je répète : ce sont les taupes qui s’empressent à accuser en premier. L’honorable Fopoussi tient le même discours depuis 2002 (20 ans). Il accuse Fru Ndi depuis 2002 d’être compromis. L’histoire nous renseigne qu’ils avaient déjà prédit la mort du parti en 2002. Ils ont démissionné du SDF expliquant que le parti était une antichambre du RDPC. Ils ont créé un nouveau parti qui a bizarrement rejoint officiellement le RDPC. Vous comprenez que pour fragiliser le SDF, l’idée de collaboration a toujours été lancée par le pouvoir en place en complicité avec « certains cadres ». Suivez mon regard. Ces cadres se constituent même témoins des valises d’argent qu’ils auraient même transportées. Mais, le SDF est toujours debout et l’honorable Fopoussi est revenu dans les rangs. Il a bénéficié du pardon de ses camarades. Mais, il semble avoir repris son travail de sabotage.
- Jeu démocratique : il faudrait que le syndicat des anciens privilégiés entièrement vomi par la base explique à l’opinion publique qu’ils veulent prendre à témoin pourquoi ils bloquent le processus de renouvellement alors qu’ils prétendent contrôler la base. S’ils sont si proches de leurs bases et contrôlent les 3/4 du NEC, pourquoi ne sont-ils pas capables de prendre le contrôle du parti? Ils n’ont qu’à accélérer le processus de renouvellement. C’est ce que tout le monde souhaite. La décision du 18.8 vise uniquement à remettre le jeu démocratique au centre des préoccupations. Qui a peur des élections ? Allons-y !
- Une comparaison de mauvais goût avec le PPA-CI. L’histoire nous indique que tous ceux qui sont partis du SDF sont morts politiquement en dehors de l’honorable Kwemo. Je dis bien Tous. Cela veut dire que c’est la coquille vide qui s’en va et laisse le parti intact. L’honorable Fopoussi n’a rien compris du PPA-CI. Il ne sait pas que ce parti frère et ami fait preuve de maturité politique de nos jours et abandonne le radicalisme. Il ignore que Laurent Gbagbo a déjà rencontré plusieurs fois le Président Ouattara et que cela n’est en rien signe de compromission. Il ignore que le PPA-CI est allié au PDCI-RDA et que c’est désormais l’alliance gagnante en Côte d’Ivoire malgré le rôle trouble joué par le PDCI lors des présidentielles de 2010. Il ignore que l’on ne crée pas un parti pour s’opposer à un autre mais, pour gouverner et améliorer les conditions de vie des populations.
- La vérité libère : le SDF n’est plus radical au goût de certains. Mieux, le Chairman n’a pas soutenu la sécession au Cameroun. Certains lui en veulent énormément. Fru Ndi veut léguer aux jeunes un parti républicain implanté sur l’ensemble du territoire national. Nos amis « cadres » ont refusé depuis un an d’aller implanter le parti ailleurs qu’à l’Ouest et dans le Littoral. Ils sont contre le 18.8 qui était déjà appliqué au Sud-ouest parce que cela fragilisera le projet identitaire conçu avec leurs commanditaires pour garantir la conservation du pouvoir. Ils ont pris le caillou et l’oiseau a vu comme on dit au Cameroun.
Bref, nous sommes heureux de constater que nos aînés qui ont pillé le parti et l’ont éloigné de la victoire se trahissent tous les jours devant l’opinion publique. L’autosabordage ne passera pas. Quand vient le temps de passer le flambeau, nos aînés doivent pouvoir le faire sans rancunes. Accepter de prendre sa retraite est un geste noble. Il est inacceptable que le syndicat des anciens privilégiés du Cameroun veuille tout détruire avant de partir. Heureusement qu’ils auront du répondant dans les rangs de la jeunesse consciente.
Je peux vous conseiller aussi, chers aînés : changer de stratégie. Si vous êtes sincères dans votre demande de dialogue, alors rentrer dans les rangs. Vous retrouverez sur les réseaux sociaux les gens plus aguerris que vous. Conseil de petit-frère.
Pouvoir au peuple !
Louis-Marie KAKDEU
Membre du Shadow cabinet SDF
Économie Finances et Commerce