Le premier secrétaire du Parti uni pour la rénovation sociale (PURS) a commis une tribune le samedi 08 mai 2021 dans laquelle il fait une analyse de la démocratie en contexte africain. L’homme politique souhaite que la démocratie soit contextualisée en fonction des réalités culturelles africaines.
POUR UNE DÉMOCRATIE ORIGINALE…
Il y a dans notre pays un sentiment d’humiliation très grave. C’est un moteur terrible, l’humiliation. Elle conduit à la haine, la rage, la violence, la division. L’étouffement démocratique du Cameroun est à son comble avec une forte expansion de la dictature du » Moi d’abord ». Nous développons de jours en jours des droits individuels qui entraînent la désagrégation de notre bloc, de l’ensemble » CAMEROUN « . Pourtant, la priorité aujourd’hui c’est d’avoir des idées de réformes, un projet de société qui canalise les tensions et oriente les aspirations.
Luttons pour le grand remplacement. Sortons de cette seringue, de cette nasse qui empêche notre épanouissement. Disons non à ces dirigeants, bons élèves des maîtres occidentaux. Nous avons besoin des hommes et femmes forts, capables de défendre notre souveraineté politique, économique, capables de donner un sens à notre démocratie.
Il est plus que temps de penser à des Etats démocratiques qui prennent en compte notre civilisation africaine. Appliquer le modèle occidental tel quel, est compliqué.
Nous pouvons par exemple, lever le tabou sur la durée d’un mandat présidentiel. Nous pouvons revoir nos positions sur la question. Car, en réalité, un préalable sur un mandat long de président est un débat faussé de la démocratie vue de l’Occident. La longévité d’un président à la tête d’un Etat peut aussi être gage de stabilité si des élections sont bien organisées et s’il y a suffisamment de renouvellement des équipes gouvernementales qui valorise l’intégration des jeunes, du sang neuf et assure la continuité de l’Etat.
De même, une démocratie qui garantit une part de représentativité aux différentes communautés qui composent la nation est salutaire pour notre stabilité. Loin de moi l’idée de susciter des velléités tribales. Les constructions de notre pays ont été artificiellement faites avec la colonisation. Chacun de nous malgré ses différences doit pouvoir s’identifier au Cameroun commun. Il s’agit concrètement de vivre une véritable décentralisation avec un transfert effectif du pouvoir aux collectivités décentralisées; dépouiller l’Etat central de son pouvoir d’hégémonie.
En parallèle, nous devons grandement œuvrer et miser sur l’émergence de la classe féminine en politique. Non pas par souci d’égalitarisme mais parce que la femme est un vecteur de stabilité et de croissance dans nos familles. Elle a toujours eu le souci de l’éducation, la vision de bien faire fonctionner, de l’organisation, du bon sens. La femme plus que l’homme, a ce souci de la gestion. Un levier important pour bâtir un Etat.
J’envisage une forme de féminisme qui ne s’appuie pas sur le modèle occidental qui veut qu’en tout, la femme soit l’équivalente de l’homme. Mais, un féminisme qui intègre le rôle que joue déjà la femme au niveau de la cellule familiale. Sa capacité à gérer le quotidien se dilue bien dans la responsabilité d’un Etat. Ne polémiquons: la femme est foncièrement plus responsable que l’homme.
Pour finir, je vous dirais cette pensée de Christiane Taubira, femme politique du monde : « S’il se dégage que c’est à moi qu’il reviendra de tenir le gouvernail, de prendre les rênes, de me bander les muscles […] et de tenir pour qu’on avance ensemble […], oui, je serai là », pour bâtir un modèle de démocratie qui nous ressemble.