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Tribune : Un camerounais écrit à Longue Longue après son arrestation

Longue Longue

Depuis quelques heures, l’information de l’arrestion de l’Artiste Longue Longue circule sur la toile. D’après une source médiatique Le musicien camerounais a été arrêté à l’hôtel sawa de douala par des gendarmes. Les motifs de son arrestation n’ont pas encore été évoqués. Didier Ndengue, journaliste écrit à l’artiste pour lui qu’il n’aurait pas dû mettre son nez dans les affaires politiques et se contenter de dénoncer les tares de l’Afrique à travers sa musique.


Longue Longue
Longue Longue – capture vidéo

Longue Longue, tu n’aurais pas dû…

« Ayo Africa ». Quel digne fils d’Afrique n’a pas dansé sur ce titre conscientisant ? Presque tous les Africains ont fredonné le refrain de cette chanson, sur le continent et au-delà. Simon Agno Longkana, alias Longue Longue, nous a fait rêver avec cette chanson toujours d’actualité, tant que notre continent reste sous le joug colonial. Dans cette chanson, Longué Longué se souvient de nos martyrs, et de leurs œuvres. De ceux qui ont combattu pour la libération de notre peuple et de ceux qui organisent des guerres un peu partout en Afrique. « Quand je regarde l’Afrique oh, avec tous ses problèmes eh, je me demande Africa, mais quel avenir ? Quand je regarde l’Afrique oh, avec tous ces cadavres, je me demande Africa, mais quel avenir ». Elle a fait carton et reste gravé dans nos mémoires. Dans ses tubes, il disait qu’il est notre « libérateur » et s’en réjouissait.

Pour approfondir :   Cyrille Rolande Bechon : « Les libertés publiques au Cameroun sont galvaudées et leur jouissance déniée aux Camerounais par le pouvoir en place »

Il aurait dû rester dans ce registre. C’est le meilleur combat qu’un enfant de notre continent, qui réclame sa liberté, devrait mener. Il avait du génie, et était sur la même pente que les barons de la musique africaine. Je me demande ce qui a bien pu se passer pour que notre compatriote se détourne de cette noble bataille? Lui qui avait la possibilité de se hisser sur le toit de l’Afrique avec ce registre. Il redonnait du sourire aux âmes perdues.

Mais grand-frère, qui t’a fait ça ? Qui t’a laissé croire que le compatriote, le vrai, c’est celui qui tire sur ses confrères et dirigeants sur les réseaux sociaux ? Qui t’a menti que pisser sur les gens qui t’ont sorti de taule était bénéfique pour toi ? Pire encore, tu multiplies des sorties offensant tes fans. Or tu connais parfaitement dans quel contexte nous vivons. Nous ne pouvons pas être attaqués de toutes parts par des ennemis jurés de la paix au Cameroun et t’avoir encore comme caillou dans la chaussure.

Te voilà maintenant dans les mailles des forces de l’ordre. Qu’est ce qu’on y gagne ? Rien.

Seul un sentiment de déception m’anime en ce moment. Le Cameroun et l’Afrique t’ont finalement perdu. Toi la source d’inspiration de plusieurs jeunes panafricanistes, qui se consolent toujours avec tes messages pour la restauration de la grandeur africaine.

Si tu te retrouves derrière les barreaux, avec qui comptes-tu nous laisser ? Avec Nyangono du Sud Officiel, Maalhox, ou avec Blanche Bailly, Daphne Officiel? Sérieux grand-frère, tu n’aurais pas dû nous sevrer de tes jolis messages. Cette perte de plus après celle du « Général » Valsero en est une de trop ! C’est difficile à gérer, mais rassure-toi, tu auras forcement un remplaçant, peu importe le temps que cela prendra. Quelqu’un qui appellera à la libération de l’Afrique, sans avoir froid aux yeux comme tu le faisais, sans demander à ses followers de se « connecter » sur Facebook pour exposer ses confrères.

Didier Ndengue


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