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[Tribune] Wilfried Claude Ekanga : Ils s’en vont libérer Atangana Kouna et Bibou Nissack reste au GNOUF !

Wilfried Claude Ekanga
Wilfried Claude Ekanga militant du MRC de passage à Equinoxe Television (c) Facebook, Wilfried Claude
Dans une tribune parvenue ce vendredi à la rédaction du média Lebledparle.com, Wilfried Claude Ekanga s’exprime sur la libération d’ Atangana Kouna.
On me demande souvent de « ne plus insulter Paul Biya », car la sagesse africaine commande de « respecter les vieux ». À cet effet, je pense qu’il est grand temps de rappeler à ces illusionistes cachés derrière un pseudo-humanisme qu’en réalité, la sagesse africaine ne prescrit pas le respect exclusif des vieux, mais le respect dautrui, tout court !! Aucune cosmogonie, aucune tradition africaine ne va vous dire que les vieillards doivent mépriser, torturer et tuer les jeunes… tout en encourageant d’autres jeunes à s’en réjouir en plus !
Ce sont ces vieux-là qui vous ont appris à dire : « C’est bien fait pour lui ! » quand on piétine l’un de vos congénères.
Or précisément, si l’Africain élève ses vieux au rang de patriarches, c’est parce qu’il sous-entend que l’âge confère la maturité d’esprit sur la vie, et le discernement suprême qui permet de sublimer le bien et d’être un modèle de justice. Mais imaginez un seul instant qu’Adolf Hitler avait vécu 89 ans. Vous seriez allés tomber à genoux pour le vénérer après ses massacres sur les Juifs et l’Europe ? Ou encore, pouvez-vous aller demander à la jeunesse burkinabè indignée d’oublier l’assassinat du genial Thomas Sankara par Blaise Compaoré, juste parce que ce dernier a vieilli ou qu’il vient de s’excuser dans une lettre lugubre et hypocrite ?
Si vous avez compris ceci, alors vous m’avez compris ! Paul Biya n’est rien d’autre qu’un bandit qui a vieilli. Le pire est d’ailleurs le fait qu’il n’a pas arrêté son banditisme à cause de la vieillesse. Même à près d’un siècle d’âge, il continue comme avant dans la sournoiserie, le vice et le mépris de la vie humaine, qu’il sacrifie sur l’autel de la conservation de son pouvoir. La guerre anglophone, le recul des libertés, le tribalisme d’Etat, les arrestations émotionnelles et la protection des brigands en cravate (Atanga Nji, Ngoh Ngoh, Famé Ndongo, Malachie etc…) resteront les faits marquants de son lugubre bilan. En ce sens, Biya ne mérite aucun respect, si ce n’est celui de sa famille et de ceux qui, pour une assiette de riz- viande assortis d’un pagne à son effigie, sont suffisamment stupides pour voir en lui un « stratège », et un « bâtisseur » éternel.
C’est d’ailleurs ainsi que se résume la pensée de Thomas Sankara : « Dans un régime de brigands, les hommes intègres sont en prison. » Vous me demandez de respecter un vieux faussaire qui estime que le jeune Bibou Nissack (ils ont 50 ans d’écart) est le plus gros problème du Cameroun, tandis qu’un autre vieux, Basile Atangana Kouna (65 ans), est soudain libéré sur son ordre. Kouna qui, durant les 8 ans qu’il aura passés à la tête du ministère de l’Eau et de l’Energie, aura pourtant brillé par des détournements massifs, dont 1,2 milliards de francs CFA logés dans un coffre-fort de la BGFIBank, et qui auraient largement suffi à sauver Monique Koumatekel (et ses pauvres jumeaux) de la mort par accouchement.
Mais si je comprends bien, je dois du respect à Paul Biya qui libère ce type d’individu et garde Mispa Awasum prisonnière, n’est-ce pas ?
Je suis désolé, mais n’étant pas affilié à la sorcellerie, je n’ai aucun respect pour les sorciers. Aucun ! Et je pense que mes raisons sont largement valables.
Ils ont enchaîné des petits prisonniers dans des lits, alors que ceux-ci étaient malades. Ils ont laissé mourir Rodrigue Ndagueho de choléra dans une cellule nauséabonde où règne la promiscuité et le pipi-caca. À cause du lac de sang qu’il ont créé au NOSO en tabassant des marcheurs pacifiques en 2016, des femmes couvrent leurs menstrues dans la jungle avec des feuilles de bananier, pendant que les enfants de Biya – qui, du plus petit au plus grand, ne servent absolument à rien – gambadent de suite hôtelière en suite hôtelière à travers la France et la Suisse.
Je commencerai donc peut-être à faire semblant de respecter un tout petit peu Paul Biya quand les trois conditions suivantes seront réunies : la libération de tous les prisonniers politiques, l’abandon du pouvoir de fait par Paul Biya lui-même, ainsi que l’éloignement à (très très) bonne distance de l’autre entité fantomatique (Franck Emmanuel Biya) qu’il commence à glisser subrepticement dans le paysage public pour le préparer à la succession dynastique. Que celui qui est prêt à m’offrir ces trois choses m’écrive et me demande du respect. En attendant, le criminel qui a vieilli ne sera rien d’autre qu’un vieux criminel.
Et pour paraphraser un député très républicain présent à l’Assemblée Nationale aux côtés du parti des Incendies : « Un vieux qui tue les jeunes est un mauvais vieux, il faut le tuer. »
(Le jour où un gang de voyous avec à leur tête un homme de 65 – ou de 89 – ans viendra de nuit violer ta femme et tes enfants, n’oublie pas que tu lui dois du respect. Car la sagesse africaine l’exige !)

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