Trois opposants algériens ont été condamnés mercredi 20 mai 2020 à de lourdes peines d’emprisonnement à la suite des publications sur incitant à la propagande active sur Facebook, selon une association algérienne de soutien aux détenus et Amnesty International.
L’activiste Soheib Debaghi est condamné à un an de prison ferme pour « incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national », a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook.
Deux autres militants du mouvement de protestation antirégime (Hirak), Larbi Tahar et Boussif Mohamed Boudiaf, s’en sortent avec 18 mois de prison fermes pour de mêmes raisons, selon Amnesty Algérie.
Les peines ont été prononcées par un tribunal de la wilaya d’El Bayadh, au sud-ouest d’Alger, lors d’une audience par visioconférence. Le procureur avait requis 3 ans de prison fermes, selon le CNLD.
Selon leur avocat Abdelghani Badi, Larbi Tahar était accusé « d’outrage au président de la République » pour des posts dans lesquels il qualifiait Abdelmadjid Tebboune de « président illégitime ».
Quant à Boussif Mohamed Boudiaf, il a dénoncé « l’injustice » du système judiciaire à travers ses publications, a précisé l’avocat sur son compte Facebook. Les trois militants condamnés sont en détention.
Depuis le début du mouvement de contestation le 22 février 2019, des « hirakistes » sont régulièrement poursuivis pour leurs publications sur les réseaux sociaux.
Un militant de 25 ans, Walid Kechida, est en détention depuis le 27 avril pour avoir publié des mèmes, images virales comiques ou satiriques détournées sur les réseaux sociaux, moquant les autorités et la religion.