L’Erythréen Natnael Berhane a fini deuxième du Tour de Turquie derrière le Turc Mustafa Sayar, ce 28 avril 2013 à Istanbul. Cette performance de haut niveau, qui a surpris beaucoup d’observateurs, confirme tout le potentiel du coureur
d’Europcar et son statut de grand ambassadeur du cyclisme africain chez les professionnels.
On savait que le jeune Natnael Berhane avait du talent. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi à l’aise dès sa première année professionnelle. Et le double champion d’Afrique sur route qui a été recruté chez Europcar cette saison, l’a démontré haut la main. Il a porté le maillot de leader durant trois jours et terminé deuxième du Tour de Turquie 2013 derrière le Turc Mustafa Sayar mais devant trois Français (Yoann Bagot, Maxime Médérel et Nicolas Edet), une performance de taille.
« Je suis très surpris de sa prestation »
Mardi 23 avril, il s’était imposé au terme d’une ascension finale de 13 km dans l’étape reine de ce Tour de Turquie 2013. C’est dans un col qui culminait à 1.850 m, que l’Erythréen avait pris le pouvoir. Ensuite, il s’est défendu comme un diable pour garder son maillot de leader, le plus longtemps possible. « Tout cela a surpris énormément de coureurs dans le peloton et moi aussi », a confié son directeur sportif, Dominique Arnould, à RFI. Finalement, sur les 5,2 km de montée de la 6e étape (vendredi 26 avril), c’est le Turc de 24 ans, Mustafa Sayar, qui est parti en solo pour le détrôner. Rapidement esseulé, l’Erythréen a fini à 42 secondes.
« Je ne connaissais pas Natnael. C’était la première fois que je le dirige et je suis très surpris de sa prestation. Je savais que c’était un bon grimpeur, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il gagne l’étape reine de cette édition. C’est vraiment bien pour le cyclisme. C’est une bonne étoile qui nous arrive et beaucoup de collègues nous ont félicités. C’est bien pour l’avenir de voir arriver un Africain », analyse le directeur sportif.
Mais Natnael Berhane ne sort pas de nulle part. Il a passé ces deux dernières années au Centre mondial du cyclisme d’Aigle, en Suisse, notamment sous la houlette de Michel Thèze. Lorsque l’on avait posé la question de savoir quel serait le premier coureur africain à s’imposer au niveau mondial, celui-ci nous avait lancé : « Sans réfléchir, Natnael Berhane ! Il a signé avec l’équipe Europcar pour la saison 2013 et c’est une très bonne chose. »
Déjà très en vue lors du dernier Tour de l’Avenir en France
Elu meilleur cycliste africain en 2012, l’Erythréen avait raflé par mal de bouquets sur son continent. Grâce à ses qualités de puncheur, Natnael Berhane est à l’aise sur tous les terrains. C’est ce qui lui a permis de s’imposer sur les courses africaines autant sur le plat que lorsque la route s’élève. Il a d’ailleurs tenu la dragée haute à des coureurs de renoms lors de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon en 2011. Il s’était imposé dans les rues de Libreville lors de la dernière étape. En 2012, il avait remporté son premier grand tour national, celui d’Algérie.
Mais c’est en Europe qu’il a commencé à faire une grosse impression, lorsqu’il s’est classé 18e du Tour de l’Avenir, toujours en 2012. Une épreuve qui a toujours révélé de grands coureurs, comme le Russe Denis Menchov, l’Espagnol Egoi Martínez ou encore Nairo Quintana, la nouvelle pépite colombienne. On sentait dès lors que le garçon avait du potentiel…
Si le jeune coureur a déjà eu à jouer le rôle de leader sur des courses par étape en Afrique, notamment au Rwanda (2e en 2010), les choses étaient plus compliquées à ce niveau de compétition. Mais avec cette très bonne prestation en Turquie, une des principales épreuves du calendrier européen, Natnael Berhane est désormais entré dans la cour des grands.