L’on savait les deux consultants TV opposés en ce qui concerne les solutions à privilégier pour juguler la crise sécuritaire qui prévaut dans les régions anglophones depuis près de 5 ans. Mais, jamais un débat d’idées entre l’économiste et le politologue n’avait pris pareille tournure incandescente.
Fidèle à sa politique fédéraliste, Dieudonné Essomba a dans un message adressé aux Camerounais, affirmé qu’«Owona Nguini et d’autres partisans de l’Etat westphalien trompent les populations ». Une attaque que le vice-recteur a perçu comme une remise en cause de son statut d’universitaire. « Je crois que Dieudonné Essomba va bientôt me remplacer pour mes cours à l’école de guerre et à Soa hein ! Je viendrai prendre des notes », a ironisé le politologue le 7 juillet sur Facebook.
Essomba revient à la charge
Le consultant attitré de l’émission Club d’Elite sur Vision 4 a tôt fait de recadrer la sortie de son ex collègue. Dans une publication effectuée mercredi soir, il déclare n’avoir jamais questionné la qualité d’enseignant de MEON. « Personne n’a contesté les qualités d’enseignants d’Owona Nguini ! Mais le Cameroun n’est pas un amphithéâtre universitaire où un Professeur vient pontifier ses théories qu’il a collectées de la lecture assidue de ses gros grimoires», réplique-t-il non sans réitérer sa pensée sur les conséquences d’une solution militaire dans le NOSO.
« Le Cameroun est un pays concret qui a des problèmes concrets ! C’est un pays où les gens souffrent, où le sang coule, où les jeunes camerounais meurent, qu’ils soient des civils, des militaires ou des rebelles séparatistes… Il faut abandonner cette répétition psittacique des manuels scolaires pour regarder le Cameroun avec les yeux d’un homme qui a les pieds sur terre», peste le diplômé de L’ISSEA.
Pas sonné, Pr Owona contrattaque
C’est mal connaître le Pr Owona Nguini, que de penser qu’il ne sonnerait pas la révolte suite à la réplique de Dieudonné Essomba. L’enseignant de l’Université de Yaoundé II sans citer nommément son vis-à-vis, qualifie sa posture d’«ethno-fascistes» et « pro-ambazonienne ».
« L’une des illusions tenaces des pro-Ambazoniens ethno-fascistes ou ethno-populistes, c’est de croire que le Cameroun survivra au scénario cauchemardesque d’une telle dynamique sécessionniste, même amputé du nord-ouest et du sud-ouest. C’est fondamentalement inexact. Une telle hypothèse conduirait à l’éclatement complet du Cameroun en 4 ou 5 états », prévient l’intellectuel. « C’est pourquoi la lutte dure contre les sécessionnistes Ambazoniens est un impératif de survie pour la république du Cameroun », conclut-il.
Le post publié mercredi soir, va voir sieur Dieudonné Essomba faire irruption en commentaire pour donner le coup de grâce à son contradicteur.
« Il faut négocier une forme de l’Etat satisfaisante pour tous »
« Owona Nguini raisonne comme si l’Etat était une puissance magique capable d’imposer à tout le monde sa volonté en tout lieu et en tout temps !Il oublie que des sécessions ont réussi par la force des armes, que les pays ont explosé par la force des armes et ceci contre la volonté des dirigeants…Il faut négocier une forme de l’Etat satisfaisante pour tous, au lieu de prendre le risque d’une guerre que nous ne pouvons pas gagner de toute façon ! », a-t-il commenté.
Contre cette autre attaque directe, MEON a opté pour la formule de l’omerta. Cependant, il va sans dire que les deux hommes n’ont pas fini de croiser le verbe tant leurs arguments sur les questions sécuritaires du pays sont antinomiques.