Mgr Maïgari Elogo Alix, évêque régional de l’Église évangélique luthérienne du Cameroun (EELC) à Ngaoundéré, a adressé une requête le 22 novembre 2021 au ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. En substance, l’autorité religieuse explique que la marque du croissant lunaire arboré par les administrateurs civils promeut l’Islam au détriment des autres religions.
« Sauf meilleure appréciation de votre part et s’il n’existe pas un subtil projet de création d’un État islamique, je viens respectueusement auprès de vous par la présente requérir la suppression du croissant lunaire sur le képi des administrateurs civils camerounais (gouverneurs, préfets et sous-préfets) », introduit Mgr Maïgari Elogo Alix dans sa requête au Minat, Paul Atanga Nji.
Dans le développement de sa pensée, l’évêque régional de l’EELC à Ngaoundéré, affirme que l’État du Cameroun est laïc et explique que « la marque du croissant lunaire arboré par les administrateurs civils, représentants du chef de l’État fait la promotion de l’Islam au détriment d’autres ». Une situation qui constitue à ses yeux, une atteinte majeure au principe de laïcité, (…) « et surtout une potentielle d’une guerre de religions que nous ne souhaitons sous aucun prétexte. »
À en croire Mgr Maïgari Elogo Alix, ses fidèles et lui subissent déjà assez « l’impérialisme islamo-peulh » dans la région de l’Adamaoua. Du coup, « Je souhaite de votre part un minutieux traitement du climat social qui caractérise la cohabitation des religions dans la région de l’Adamaoua afin que les efforts actuels des autorités de la place portent meilleurs fruits, au mieux la création d’un observatoire des religions », conclut l’évêque régional de l’EELC à Ngaoundéré.
Rappelons qu’en septembre 2021, des leaders religieux musulmans avaient appelé les membres de leur communauté à désinscrire leurs enfants du collège catholique Mazenod de Ngaoundéré, après que les responsables du collège ont imposé le port de l’écusson floqué de la croix, signe identitaire de l’église. Il a fallu la médiation des autorités religieuses et administratives de la ville, sanctionnée par la descente du Minat pour calmer les esprits et ramener le calme dans cet établissement, où le port de l’écusson n’est plus obligatoire pour les élèves musulmans.