Le CODE, le groupe d’opposants camerounais installé à l’étranger interdit au ministre Issa Tchiroma Bakary, au président de l’Assemblée nationale Cavayé Yéguié Djibril et à son homologue du Sénat Marcel Niat Njifenji tout séjour privé en Europe
Le CODE, l’organisation de la diaspora camerounaise opposée aux actuels gouvernants du Cameroun estime dans un communiqué publié le 13 avril 2017 à Londres qu’elle est à l’origine du retour de Paul Biya au bercail. Les contestataires expliquent que suite à leur ultimatum du 4 avril 2017 qui donnait 7 jours au président camerounais Paul Biya pour quitter la Suisse, certains des activistes qui la composent sont. L’on apprend ainsi que « la Cellule Opérationnelle du CODE s’est déployée à Genève le 11 avril, jour de l’expiration de l’injonction, avec pour mission et instructions de mener une action Coup de Poing à l’intérieur de l’Intercontinental, pour confronter Paul Biya ».
La suite de l’histoire ressemble à un scénario de film. « Nos éléments campés en poste avancé ont pu constater, dans la soirée du 11 avril, son départ précipité de l’hôtel Intercontinental, accompagné par un convoi, qui l’a conduit en vitesse à son château situé Route de Lausanne, sur les bords du Lac Leman, ou il a passé la nuit. Alors que notre Cellule Opérationnelle s’apprêtait à passer à l’action devant son château, Paul Biya a quitté les lieux, en direction de l’aéroport de Genève, d’où il a embarqué à destination du Cameroun ».
Le CODE soutient que Paul Biya revenu au Cameroun le 12 avril 2017 était en villégiature en Suisse et était accompagné « par un clan pléthorique de courtisans », qu’il accuse de dilapider les fonds publics pour des fastes couteux et inutiles, « pendant que les Camerounais croupissent sous le poids de la dette et de la misère.
Le CODE pense que le retour de Paul Biya au pays « va permettre ainsi de sauver des fonds qui auraient pu servir pour son plaisir personnel ». Il demande au chef de l’Etat camerounais de payer 60 mois d’arriérés de salaires aux enseignants de régler « par un dialogue franc et sincère » la crise dans les régions anglophones, de faire libérer des leaders anglophones « enlevés, déportés et séquestrés dans les geôles infectes de Yaoundé ». Il exige aussi la démilitarisation des Régions Anglophones, l’arrestation des éléments de la police qui ont torturé et démembré le jeune Ibrahim Bello a Ombessa, ainsi que des officiers de police qui ont tenté d’étouffer ce crime odieux, la publication immédiate du Rapport sur la tragédie d’Eseka, qui a mis à nu les pratiques mafieuses et criminelles de Vincent Bolloré dans notre pays.
Enfin en raison des « positions stratégiques qu’elles occupent dans l’appareil de la dictature au Cameroun et du rôle qu’elles jouent pour le maintien et la survie de cette dictature », le CODE dit avoir pris la décision « d’étendre l’interdiction de séjours privés en Europe » à Issa Tchiroma Bakary (ministre de la Communication), Cavaye Yeguié Djibril (Président de l’Assemblée Nationale) et Marcel Niat Njifenji (Président du Senat). Le CODE précise que « cette liste peut être rallongée à tout moment »