La CCA, chargée de la gestion de la dette publique au Cameroun, précise que ce montant n’intègre pas les remboursements des crédits de TVA aux entreprises, de la dette flottante et des restes à payer, qui sont des factures en instance au Trésor. Les remboursements effectués jusqu’à fin juin 2024 ne représentent que 44,9 % du service de 1 651,3 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances révisée de 2024. En d’autres termes, pour réaliser toutes ses prévisions de remboursements de dettes en 2024, le Trésor public doit encore décaisser 909,9 milliards de FCFA pour le reste de l’année.
Sur les remboursements effectués jusqu’à présent, près de 82,5 % de l’enveloppe a servi à rembourser le principal de la dette, contre 17,5 % pour le paiement des intérêts. De même, 60,8 % de l’enveloppe globale a été orientée vers la dette extérieure, tandis que 39,2 % ont servi au règlement de la dette intérieure.
Contexte et analyse de la dette publique
La dernière note de conjoncture de la CAA révèle que l’encours de la dette du secteur public au Cameroun a atteint 13 070 milliards de FCFA à fin juin 2024, marquant une hausse de 4,9 % en glissement annuel. Sur cette enveloppe, 93,5 % représentent la dette directe de l’administration centrale (12 219 milliards de FCFA, soit 40,4 % du PIB, contre un seuil de 70 % admis dans la Cemac), contre 6,4 % pour les entreprises et établissements publics et 0,1 % pour les collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Cette gestion rigoureuse de la dette publique reflète les efforts du gouvernement camerounais pour maintenir la soutenabilité de sa dette tout en continuant à investir dans le développement économique et social du pays. Les remboursements importants de ce premier semestre montrent un engagement clair envers les créanciers et une volonté de respecter les engagements financiers internationaux.
Avec la nécessité de décaisser encore 909,9 milliards de FCFA pour le reste de l’année, le Cameroun devra continuer à gérer prudemment ses finances publiques. Le soutien de partenaires internationaux, les réformes économiques et une gestion efficace des ressources intérieures seront essentiels pour atteindre ces objectifs sans compromettre les dépenses essentielles au développement.