Une statue de Nelson Mandela a été inaugurée, mardi 26 avril, à Ramallah, la capitale administrative de Cisjordanie. Il s’agit de la plus grande statue au monde de l’ancien président sud-africain.
Avec ses six mètres de hauteur, la statue est désormais visible dans le quartier de al-Tireh, dans la banlieue chic de Ramallah. L’ouvrage en bronze a été inauguré cette semaine en grande pompe. Des dirigeants palestiniens dont le président Mahmoud Abbas étaient présents ainsi qu’une délégation sud-africaine.
C’est la mairie de Johannesburg, jumelée avec celle de Ramallah, qui a offert cette statue de Madiba que l’on voit le poing levé. Le maire de la capitale économique sud-africaine a assuré que l’ancien prix Nobel de la Paix aurait été très fier de cette initiative. Ces derniers jours à Ramallah, des posters de Nelson Mandela avaient été accrochés un peu partout. On pouvait notamment y lire cette phrase attribuée au premier président noir d’Afrique du Sud : « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens. »
Des liens anciens entre l’Afrique du Sud et les Palestiniens
Au plus fort de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, des combattants des deux camps entretenaient des relations fortes. Les responsables palestiniens n’hésitent pas à décrire leur situation en affirmant qu’ils subissent le même apartheid que les Sud-Africains noirs jusqu’au début des années 90.
Lors de l’inauguration de la statue, le maire de Ramallah n’a pas dit le contraire en affirmant que les deux peuples partagent des souffrances communes. L’exemple aussi souvent mis en avant est le nombre de prisonniers politiques derrière les barreaux. On se souvient que Madiba a passé plus de 27 ans dans les geôles du régime ségrégationniste. Les Palestiniens estiment que Marwan Barghouti, le plus célèbre prisonnier palestinien, emprisonné depuis 2002 par Israël pour sa participation active à la seconde Intifada, est le Nelson Mandela palestinien.
Le transfert de la statue ne s’est pas fait sans diffultés. Première étape : acheminer par bateau le monument de bronze jusqu’à Israël. Là, les douanes israéliennes l’ont examiné pendant 30 jours. Et pour donner l’autorisation, l’administration israélienne, affirment les Palestiniens, a réclamé des droits de douane équivalents à 10 fois le prix de la statue. Un arrangement a finalement été trouvé et la statue a pu arriver jusqu’à Ramallah mais cela n’a pas été simple.
L’Autorité Palestinienne ne contrôle pas ses frontières qui sont gérées par Israël. Cette anecdote a été utilisée par les responsables palestiniens pour réclamer des Sud-Africains un soutien encore plus grand.
Les Palestiniens n’ont pas digéré l’invitation faite par les autorités sud-africaine à Dore Gold, le directeur général des Affaires étrangères israéliennes. Le numéro un du ministère israélien des Affaires étrangères était en Afrique du Sud le mois dernier, une visite rare pour un officiel de l’Etat hébreu de ce rang depuis la fin de l’apartheid.