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Une juriste tacle Maurice Kamto : « Il verse dans l’imaginaire pour nous raconter une belle histoire de quête du pouvoir »

Kamto Camer

Cécile Dimouamoua, Juriste, Consultante en entreprise, experte en droit des étrangers, réagit aux sorties récurrentes de Maurice Kamto surtout depuis la survenue de la pandémie du coronavirus au Cameroun.

Kamto Camer
Maurice Kamto (c) Droits réservés

 

La diplômée d’une double maîtrise Droit des affaires et carrières judiciaires fait une « petite analyse lexicale et littéraire » des discours du président du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun(MRC) Maurice Kamto

Lebledparle.com vous suggère lecture de la publication du membre de la Fédération IFAFE (Initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe) et Fondatrice de l’association Intégration Juridique et Economique (IJ E) sur la toile.

 

L’hyperbole anxiogène.

 En écoutant ou en lisant les discours de Kamto, j’ai fait une petite analyse lexicale et littéraire. Et j’en suis arrivée à cette conclusion :

Pour arriver à Etoudi, Kamto utilise désormais une arme politiquement correcte, à savoir l’hyperbole anxiogène, de façon à marquer l’imagination par une accumulation de superlatifs.

Toujours dans une exagération martelée, il n’hésite pas à exploiter les peurs et ressentiments des Camerounais en brossant un tableau apocalyptique d’un Cameroun dont il serait le Sauveur.

Il verse alors dans l’imaginaire pour nous raconter, en usant des silences pour mieux capter l’attention, une belle histoire de quête du pouvoir, dans laquelle le peuple, son héros est martyrisé par un ennemi, l’usurpateur ou celui qu’il appelle depuis peu le président de fait.

Et en « prophète, » président élu autoproclamé de droit, il fait alors miroiter de façon alléchante les promesses de prospérité matérielle pour quiconque adhère à son parti ou se soumet à son idéologie.

Le Bien va évidemment libérer ce peuple de la force du Diable ou du Mal donc de Biya. Pour cela, comme dans les églises réveillées, il faut d’abord collecter les fonds !

C’est ainsi que Kamto procède astucieusement auprès de ses fidèles en proie aux angoisses existentielles et confrontés à une crise politique et sanitaire sans précédent. Bref en usant de cette figure de style dans ses textes, l’hyperbole anxiogène, Kamto me fait penser étrangement à Marine le Pen.

Tout concourt pour lui à susciter un sentiment tragique et la terreur. Dans ses textes on peut relever un vocabulaire ultra violent, des adjectifs sinistres, des adverbes qui ne laissent aucune place à la nuance et très souvent l’emploi du pronom collectif « nous  » qui embarque le sauveur avec son peuple dans un destin commun.

En analysant de plus près le fond, on se rend compte que Kamto fait dans ses discours un chantage moral à ses partisans sommés d’accepter la misère ou de se ressaisir en suivant celui qui montre le chemin, lui, l’homme providentiel.

Il fait en effet, miroiter une fin tragique pour mieux mettre en scène une fin glorieuse rendue possible grâce lui et aux résistants qui ne sont autres que ses militants.

D’ailleurs la décadence qu’il appelle tant de ses vœux est le versant de la renaissance (Mrc) et du sursaut qu’il veut incarner.

Et comment a-t-il nommé son opération de collecte de fonds pour le Coronavirus ?

Le fonds -Survie -Cameroun

Appréciez-vous même les mots utilisés. Le mot survie en incise, résume assez bien mon propos.

Pour d’autres, réécoutez ou lisez les discours avant de venir critiquer. Je parle d’une analyse lexicale de texte !  

Cécile Dimouamoua


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