Réunis à Addis Abeba ce 17 janvier pour examiner le déroulement du scrutin en République démocratique du Congo, les chefs d’États africains ont conclu que les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) soufre d’une inconsistance criarde.
Selon nos confrères de Jeuneafrique, les chefs d’État présents se sont mis d’accord pour déployer « urgemment » une délégation de haut niveau en RDC, comprenant le président en exercice de l’Union africaine, le Rwandais Paul Kagame, le président de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ainsi que d’autres chefs d’État afin de créer un consensus pour sortir de ce qu’ils appellent de « crise postélectorale ».
Dans un communiqué signé à cet effet par l’Union africaine, les leaders africains appellent à la suspension de la proclamation des résultats définitifs et annoncent l’envoi d’une mission de haut niveau en RDC : « Les chefs d’État et de gouvernement qui ont participé à la réunion ont conclu qu’il y avait de sérieux doutes sur la conformité des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec les suffrages exprimés. Par conséquent, les chefs d’État et de gouvernement ont appelé à la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections » peut-on lire sur le communiqué publié sur le site de l’UA.
Pour rappel, les l’élection présidentielle congolaise s’est tenue le 30 décembre 2018. À l’issue de ce scrutin tendu, les résultats provisoires donnés par la Cour constitutionnelle congolaise donnaient Félix Tshisekedi opposant historique, vainqueur de la présidentielle avec 38 % des voix. Martin Fayulu, un autre rival du pouvoir en place, revendique pour sa part la victoire, avec plus de 60 % des voix. Il a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, dont le verdict est attendu ce vendredi 18 janvier.