Le prélat Nunzio Scarano, ancien chef de la comptabilité de l’APSA, l’institution qui gère le patrimoine du Vatican, déjà accusé de « corruption » et de « tentative de blanchiment d’argent », a fait l’objet mardi 21 janvier d’un nouveau mandat d’arrêt
judiciaire pour une seconde affaire de blanchiment, impliquant cette fois un autre prélat et un agent comptable, rapportent les médias italiens.
La police financière a mis sous séquestre des biens immobiliers et des comptes courants, dont certains ouverts à l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, d’une valeur totale de 6 millions d’euros, affirme le Corriere della Sera et Il Sole 24 Ore. Dans cette deuxième affaire, Mgr Scarano est accusé d’avoir blanchi de l’argent de particuliers – entrepreneurs, avocats, médecins et autres –, en prélevant des espèces sur le compte de l’IOR sur lequel étaient versés les dons des fidèles.
Les particuliers en question confiaient ainsi à Mgr Scarano des chèques ayant pour objet « donation pour les pauvres » et déposaient ensuite l’argent en espèce remis par le prélat sur des comptes à l’étranger, selon la même source.
ARRÊTÉ, INCARCÉRÉ, PUIS ASSIGNÉ À DOMICILE
Dans la première affaire, Mgr Scarano avait été arrêté et incarcéré le 28 juin dernier par la police italienne, qui le soupçonne d’avoir servi d’« écran » pour des virements suspects en provenance de Monaco effectués à travers l’IOR.
Mgr Scarano est accusé, aux côtés d’un ancien agent des services secrets et d’un intermédiaire financier, d’avoir tenté de faire passer clandestinement de Suisse en Italie, en 2012, au moins 20 millions d’euros pour le compte de la famille D’Amico, des armateurs de Salerne, dans le sud de l’Italie. Dans une lettre adressée en juillet au pape François, le prélat avait protesté de son innocence et accusé des cardinaux d’avoir couvert des « abus » financiers.
Il a été depuis libéré de prison, mais assigné à domicile, et son procès s’est ouvert devant la justice italienne en décembre dernier.