L’essentiel
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À Rome, près de 20 000 fidèles ont participé à la Via Crucis du Vendredi Saint, présidée par le cardinal Baldassarre Reina en l’absence du pape François. - —
Le pape a livré des méditations puissantes dénonçant une économie froide, qui “tue et exclut”, et plaidant pour une Église ouverte à tous. - —
Il a exhorté à verser des “larmes sincères” dans un “monde en morceaux” et appelé à ralentir face à l’indifférence grandissante.
Vendredi soir, au Colisée de Rome, près de 20 000 fidèles se sont rassemblés pour suivre la traditionnelle Via Crucis du Vendredi Saint. Pour la troisième année consécutive, le pape François, affaibli par des problèmes respiratoires, n’a pas pu y assister physiquement. Mais c’est bien son message, vibrant et profondément humain, qui a résonné tout au long des 14 stations.
Guidée par le cardinal Baldassarre Reina, la cérémonie a mis en lumière les thèmes chers au Saint-Père : paix, justice sociale, attention aux plus vulnérables. Dans une prière poignante, le Pape a déclaré : « Dans un monde à morceaux, il faut des larmes sincères, pas de circonstance. »
Un monde qui exclut, une Église appelée à accueillir
Dans ses méditations, le pape François n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une « économie qui tue et qui exclut », fondée sur les algorithmes et l’indifférence, où « quatre-vingt-dix-neuf comptent plus qu’un seul ». Une réalité criante pour bien des pays africains, où les laissés-pour-compte sont souvent traités comme des statistiques, pas comme des êtres humains.
« La loi de ta maison, économie divine, est autre », écrit-il encore, appelant à refuser une logique d’écrasement pour retrouver celle de la solidarité. Comme un symbole, les porteurs de croix durant la procession étaient issus des marges : soignants, migrants, personnes en situation de handicap, bénévoles… Un message d’universalité.
Dans sa prière finale, le pape a supplié Dieu de « stopper notre course », surtout quand nous « passons sans regarder personne » ou que « les nouvelles ne nous émeuvent plus ». Il a également plaidé pour une « Église lacerée » mais appelée à accueillir « tous, tous, tous ».