Hébergés dans un foyer religieux qui les a accueillis en rescousse, une fillette de 13 ans et son bébé de quatre mois né des suites d’une agression sexuelle affrontent le quotidien en espérant que la main de la justice soit mise sur son agresseur en fuite.
A Santo Domingo de los Colorados (comme dans le reste de l’Equateur) la loi interdit d’avorter, punit l’abandon, sans faciliter pour autant l’adoption : et c’est dans cet univers que la petite Nina (nom d’emprunt) va voir son monde basculer tout d’un coup.
Violée par le compagnon de sa grand-mère qui n’a pas manqué de lui proférer des menaces, la petite fille de 13 ans dont la maturité mental est de 6 ans, va garder le silence jusqu’au jour où sa grand-mère va découvrir que la fillette est enceinte.
Alors commencera le calvaire de Nina. Privée de sortie, mal nourrie et victime de toutes sortes de violences de la part de sa grand-mère qui espérait au bout de toutes ces pratiques provoquer une fausse couche, la petite finira par mener à terme sa grossesse; le violeur et la grand-mère prendront alors la poutre escampettes.
Sur ordre de la justice, la petite sera transférée dans un foyer religieux de Santo Domingo de los Colorados, un établissement bâti sur trois hectares et géré par des bénédictines, qui accueille 44 mineures jusqu’à leurs 18 ans.
Selon Sœur Ewa Pilarska, directrice polonaise du foyer, c’est curieux que personne n’ait pu remarquer (dans sa famille, à l’école comme à l’hôpital où elle a accouché) que cette dernière souffrait d’un retard mental.
Pour l’établissement qui l’accueille (comme bien d’autres filles victimes d’agressions sexuelles), l’espoir est qu’elle trouve au plus tôt une famille d’adoption : sinon elle devra comme le dit la règle du milieu, « libérer» le jour de ses 18 ans.
Et si un tel scenario se produisait, la rue sera pour elle le lieu de pires atrocités compte tenu de sa vulnérabilité et de sa charge.
Espérons que la justice ce jour-là aura une âme pour son salut.