De violents affrontements ont fait au moins un mort dans le sud du Sénégal, en Casamance, à la suite de l’arrestation du principal opposant au pouvoir. Pour la députée à l’Assemblée nationale camerounaise, cette actualité qui fait preuve d’une « jeunesse solidaire et spontanée », devrait inspirer celle de son pays.
Ousmane Sonko, principal opposant au Président Macky Sall a été interpellé jeudi 4 mars 2021 pour « troubles à l’ordre public », alors qu’il se rendait à la convocation d’un juge d’instruction pour répondre à des accusations de viol et de menaces de mort contre une masseuse. Une arrestation qui a provoqué les émeutes dans le pays.
La militante du Parti Cameroun pour la Réconciliation nationale (PCRN), Nourane Foster dans un texte sur ses pages dans les réseaux sociaux, salue d’entrée de jeu, la promptitude de la jeunesse sénégalaise et invite celle de son pays à s’en inspirer : « Une jeunesse sénégalaise courageuse. Aussi brutale et violente soit-elle, la répression ne pourra faire taire la voix de la justice et de la liberté », estime-t-elle.
Et d’ajouter : « Une jeunesse solidaire et spontanée est maitre de son propre destin en tout temps et en tout lieu. Par contre, une jeunesse divisée et manipulée subit la dictature d’une minorité ».
Des propos qui ont forcé une vague d’indignation de la part de certains de ses suiveurs, qui soutiennent qu’elle « confond la justice au vandalisme. La liberté au libertinage ».
Des scènes de guérillas urbaines. Jets de pierres, gaz lacrymogènes, pneus incendiés, façades de commerces saccagées… L’avenue Cheikh Anta Diop, qui abrite l’entrée de la plus grande université de Dakar, capitale du Sénégal, est le théâtre d’affrontements violents, quasi ininterrompus, entre étudiants et force de l’ordre depuis mercredi 3 mars.
À l’origine de la contestation, l’interpellation pour « troubles à l’ordre public » d’Ousmane Sonko, principal opposant au Président Macky Sall, alors qu’il se rendait à la convocation d’un juge d’instruction pour répondre à des accusations de viol et de menaces de mort contre une masseuse.
Des heurts similaires ont éclaté dans d’autres quartiers de la capitale sénégalaise mais aussi à l’intérieur du pays, et un manifestant a été tué jeudi 4 mars en Casamance, au sud. Tous témoignent de la popularité d’un homme au destin politique fulgurant, principal adversaire du pouvoir pour la prochaine présidentielle, prévue en 2024. Inconnu du grand public il y a cinq ans, Ousmane Sonko, ancien inspecteur des impôts, a été propulsé sur le devant de la scène alors qu’il dénonçait la corruption de son administration.
Élu député en 2017, il est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019 avec 15,67 % des voix. L’homme, qui ne se sépare que rarement de son chapeau noir aux allures de panama, a bâti sa popularité à coups de discours ultranationalistes, provocateurs pour certains, voire poujadistes pour d’autres. Sortie du Franc CFA, présence étrangère pointée du doigt, transparence économique… Autant de thèmes défendus par Ousmane Sonko qui font écho au sein de la jeunesse sénégalaise fortement touchée par le chômage. 18 % pour les moins de 35 ans, rien qu’à Dakar.