Des manifestations agitent le pays de Mohamadou Buhari depuis deux semaines. Déclenché par des violences policières, ce mouvement est une devenu une contestation plus globale d’un pouvoir « abusif et discrédité ». Alors que le pouvoir exécutif reste encore silencieux face à cette révolte populaire, des photos des jeunes femmes nigérianes à moitié nues, frappé par des messages sur des mamelons ont été partagées sur les réseaux sociaux.
Déclenchée par une vidéo montrant des policiers abattant un homme de sang-froid, la révolte contre les violences policières s’est muée en une contestation globale du régime revendiquant la démission du président, Muhammadu Buhari. Le soulèvement de la jeunesse urbaine se nourrit aussi de l’exaspération après un confinement anti-Covid-19 levé cet été, mais qui a asphyxié l’économie.
Alors que la situation semble maitrisée par les forces de l’ordre et de sécurité, les jeunes femmes de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de mettre en jeu, leurs atouts corporels pour susciter davantage de l’intérêt dans la manifestation. « EndSARS », peut-on lire sur les poitrines brandies dans les réseaux sociaux.
Si certains observateurs ont vu en cette initiative une volonté de susciter de l’érotisme, d’autres le par contre la perçoivent comme un acte de soutien fort. Plusieurs rassemblements ont été organisés pour rendre hommage aux victimes : à Pretoria en Afrique du Sud, à Accra au Ghana ou encore à Londres, où vit une importante communauté nigériane. De nombreuses personnalités internationales ont également apporté leur soutien à la jeunesse nigériane, comme le candidat à la présidentielle américaine Joe Biden, ou les superstars Rihanna et Beyoncé.
Cette forme de lutte rappelle un peu celle des Femen, notamment en Tunisie avec la célèbre Amina Sboui, dont le nom a fait le tour de la planète, pour avoir, torse nu, défendu ses idéaux, chaque fois que cela a été nécessaire. Les Femen, ce mouvement de contestation féminine, a aussi secoué l’Europe, avec ces femmes, seins nus, qui s’affichaient devant les Parlements et autres institutions pour revendiquer certaines causes sociales.