La question de la violence sur les enseignants en milieu scolaire devient de plus en plus préoccupante au Cameroun. Lorsqu’ils ne sont pas éliminés par leurs élèves, ils sont frustrés soit par les parents de ces derniers, soit par leurs supérieurs hiérarchiques ou encore par certaines autorités administratives. Le mercredi 22 janvier 2020, au lycée bilingue d’Ayos, département du Nyong et Mfoumou, région du Centre, la sous-préfet de la localité a porté main sur un enseignant en plein cours.
Au cours d’une évaluation de philosophie, la chef de terre à fait irruption au sein du campus pour procéder à une fouille systématique des élèves. En compagnie des éléments de la brigade d’Ayos, l’autorité administrative est rentrée dans l’établissement sans aviser le Proviseur. D’après notre source surplace, cette décente inopinée avait pour but de mener une fouille pour traquer les « mauvais élèves » dont les tenues sont malséantes.
Classe par classe, la « patrouille » arrive en Terminale, où elle trouve le Prof de Philosophie qui surveillait les élèves engagés dans l’évaluation. Ce dernier va refuser de l’introduire dans la salle, car ses élèves étaient en pleine examen. « C’est ainsi que la dame demande au Professeur de sortir de la salle avec tout le mépris et l’arrogance du monde et ce, devant les apprenants, ce que celui-ci a refusé indiquant que c’est lui le patron dans sa salle de classe. La Sous-Préfet décide donc de cravater le professeur dans sa salle devant ses élèves, puis le mets à garde vue. Il a été brutalisé par la suite par les éléments de la brigade qui accompagnaient le sous-préfet. Les élèves se sont révoltés. Le Préfet est descendu sur les lieux », nous relate une source interne.
L’enseignant a été placé en garde à vue au commissariat d’Ayos, où il aura passé la nuit. Ce jeudi 23 janvier 2020, aux premières heures de la matinée, notre informateur nous fait savoir que le délégué régional MINESEC est descendu sur les lieux. Première mesure avant tout débat, il a exigé la libération immédiate de l’enseignant. « Deuxième mesure, le préfet a demandé que de nouvelles tenues soient achetées à tous les élevés qui ont eu des pantalons coupés », apprend-on.
https://www.youtube.com/watch?v=3rPYZB8_xw0
Cet autre cas de trop remet au gout du jour, l’éternel débat sur non seulement le pouvoir de l’enseignant dans son milieu de travail, mais aussi, les conditions de travail de ce dernier.
Nous y reviendrons…