Le célèbre transgenre camerounais en liberté provisoire, a accordé à la chaîne allemande Deutsche Welle sa première interview, après avoir passé cinq mois en prison en compagnie de son compagnon « Patricia ». Au cours de cet entretien, il revient sur le calvaire qu’il a vécu dans les geôles de la prison de New Bell à Douala.
Arrêté le 8 février 2021 et condamné plusieurs semaines plus tard pour « tentative d’homosexualité » entre autres, Loïc Djeukam dit «Shakiro» respire depuis quelques jours, l’odeur de la liberté. Le célèbre transgenre s’est confié à la chaîne Deutsche Welle sur son séjour carcéral, et sur sa vie de transgenre au Cameroun, pays où l’homosexualité reste prohibée par le code pénal.
« Un bandit ou un criminel est mieux que quelqu’un qui entre en prison avec le motif d’homosexualité. Tu es traité comme un sous-homme. Le jour où Patricia et moi sommes entrés en prison, on nous a enchaînés avec les cadenas. J’ai beaucoup souffert en prison. Et j’ai fait deux jours avec chaînes. J’ai dû payer 15000 francs CFA pour qu’on me les retire », relate-t-il.
Shakiro raconte également avoir été régulièrement victime d’insultes, chaque jour qu’il pointait son nez hors de son cachot. « Sale pédé ! », « Sale homosexuel », « Je vais te tuer ! », « je vais te poignarder ! », « les gens comme toi ne méritent pas d’exister », « Avec toutes les femmes qu’il y a dehors, tu choisis d’être homosexuel ! », «si j’accouche un enfant comme toi je vais le tuer ! », sont des morceaux choisis de propos dénigrants qu’il recevait des autres prisonniers.
S’agissant de son futur, Loïc Djeukam affirme vivre dans la torpeur car, révèle-t-il : « je vais continuer de m’habiller comme une femme parce que j’aime me sentir femme ».
La vidéo intégrale de l’interview
https://www.youtube.com/watch?v=qHdr6Vj9oaQ