Le début de la grande saison de précipitations à Douala avait des allures de fin du monde ce 21 août 2020. Une pluie diluvienne qui s’est abattue aux premières heures de la matinée a provoqué des inondations d’une ampleur inouïe dans plusieurs quartiers à tel point que certaines populations ont jugé mieux de trouver refuge sur les toits de leurs domiciles. Se prononçant sur l’origine de cette catastrophe, le journaliste Martin Camus Mimb estime que l’urbanisation de la ville de Douala n’a pas pris en compte les réalités propres au fleuve Wouri.
Dans une sortie effectué ce matin sur son compte Facebook, le propriétaire de RSI pense que, «Depuis le déclenchement des inondations ce matin à Douala, du reste devenu des marronniers, avec les mêmes indignations et les mêmes gesticulations, j’entends et je lis des analyses sur l’incivisme des populations, proies faciles évidemment, et sur les questions de l’habitat urbain. C’est un élément de compréhension du problème de Douala. Le vrai problème de cette ville, est le fleuve Wouri».
«Il nous réserve une catastrophe qui est inévitable. Pour ceux qui sont nés il n’y a pas longtemps ou qui viennent d’arriver dans la capitale économique, le Wouri arrivait jusqu’au niveau du lieudit Rond-point Deido…Et c’est pourquoi si vous observez l’architecture de l’ancien pont, il commence bien avant le début du lit actuel du Wouri».
D’après lui, les pouvoirs publics doivent s’inspirer du modèle adopté par des villes comme Le Caire, Paris ou encore Amsterdam qui sont implantées à proximité de grands cours d’eau.
«On a maladroitement décidé depuis des années, à repousser le plus loin le fleuve. Chose inédite, parce que dans toutes les villes au monde où on a la grâce d’être mouillé par les fleuves, on les fait rentrer dans la ville, pour faire du tourisme et rafraichir l’environnement. Le Nil au Caire, la Seine à Paris, l’Amsterdam au Pays bas et autres. Si on ne pense pas la ville de Douala en intégrant le Wouri, il y a une catastrophe qui guette cette ville entière, tôt ou tard ! Souvenez-vous, c’est le 21 août 86 qu’a eu lieu la Catastrophe du Lac Nyos», conclut Martin Camus Mimb.