Les jours passent et se ressemblent pour Wilfried Ekanga qui dévoilent au fil de l’eau des chroniques et points de vue sur les réseaux sociaux. Cette fois, le jeune analyste politique s’est penché sur l’amour de la politique.
Parce que ça vous concerne directement DÉSORMAIS, INTÉRESSEZ-VOUS A LA POLITIQUE
Si le MRC récupère le pouvoir, je ne calcule pas un poste quelconque. Pour l’instant, je n’en ai ni le niveau, ni la compétence. Si j’ai misé sur le cheval Maurice Kamto et ai battu campagne en sa faveur, c’est pour tout autre chose.
La récompense que je suis venu chercher au Cameroun, je l’ai déjà obtenue, et bien au-delà de mes espérances. Cette récompense, c’est cette petite phrase de rien du tout que j’entendais chaque jour dans la rue :
« Vous nous avez redonné goût à la politique »
Je peux vous assurer que ça n’a pas de prix.
Quand un jeune Africain te dit qu’il a loupé la Champions League parce qu’il suivait le débat télévisé, tu comprends que ceux qui disaient que les mentalités ne changeraient jamais se trompaient. Tous les pays développés de ce siècle ont été à un moment donné de leur histoire, archi pauvres et mal organisés. S’ils sont arrivés au sommet de l’estrade aujourd’hui, alors nous aussi à coup sûr.
Allez donc demander au Vietnam de Ho Chi Minh, en proie à 20 ans d’une guerre imposée par les USA entre 1955 et 1975, ou à Cuba de Fidel Castro, dont l’embargo américain a voulu sonner le glas depuis le 3 février 1962
J’ai compris que dans notre pays, ce n’est pas la politique qui était ennuyante, mais plutôt la façon dont elle était pratiquée et présentée par nos politiciens. Pour nous enfumer, ils utilisaient deux principaux stratagèmes :
—- Le premier consistait à mystifier totalement la chose politique, en donnant l’impression qu’il fallait être un génie pour en discuter. C’est ce qu’on appelle l’OPACITÉ .
En gros, au lieu de parler pour se faire comprendre, ils parlaient pour ne pas être compris. Ils adoraient qu’on leur dise : « Quand vous parlez, personne ne comprend. Vous êtes trop fort ».
— Le deuxième enfumage consistait à intimider, à menacer, à donner l’impression que celui qui ose parler va automatiquement se faire tuer. C’est ce qu’on appelle la PSYCHOSE.
Ça a abouti sur une situation totalement insolite, où chacun savait que les choses vont mal, mais personne n’osait se lever, soit disant parce qu’il a peur de mourir. Mais comment peut-on être à l’aise dans un pays où on est en danger, simplement parce qu’on a exprimé son avis, dans la politesse et la légalité la plus totale?
On dit que celui qui regarde un crime sans le dénoncer est complice de ce crime. C’est précisément parce que ceux qui nous gouvernent ont transformé le pays en une zone à risque qu’il faut s’activer à les remplacer par toutes les voies légitimes. C’est de la logique élémentaire. Ne rien essayer, c’est aimer la souffrance.
Maintenant que vous voyez qu’on ne tue personne, maintenant que vous constatez que la politique est archi intéressante, maintenant que vous voyez que la peur a changé de camp, alors IMPLIQUEZ-VOUS DAVANTAGE.
Car celui qui ne pratique pas la politique est condamné à la subir. Si tu as peur de te battre pour un État où règne la justice, tu seras un jour victime de l’injustice de cet État là.
Nous étions longtemps endormis, et c’est ce qui a permis à ceux qui sont au-dessus de nous, de nous écraser en toute tranquillité. Ils n’avaient pas prévu que le peuple se réveillerait un jour. Ils n’avaient pas compris que quelque soit la dose administrée, toute drogue finit tôt ou tard par perdre son effet. Et là aujourd’hui, toute leur faiblesse a été mise à nu.
Ils ont fui les plateaux télé quand il fallait défendre leur programme face à des citoyens ordinaires, ceux-là dont ils ont pourtant la charge. Ils ont interdit des meetings malgré les autorisations fournies par eux-mêmes. Ils ont même poussé le ridicule jusqu’à aller interdire une réunion dans un domicile privé. Nous les avons rendus complètement fous. Car nous avons étalé au grand jour, leur profonde médiocrité.
Le MRC a présenté, en plus du meilleur programme, de très loin la meilleure équipe de cette élection. Non pas parce qu’elle était constituée des plus diplômés ou des plus connus, mais parce que ses acteurs étaient parfaitement complémentaires. C’est LE parti de l’année 2018. LE parti de l’heure.
Pendant que l’excellent Bibou Nissack et moi-même semions la pagaille sur les plateaux, mettant en déroute les représentants du RDPC qui ont commencé à décliner les invitations et à fuir comme des fillettes devant un serpent, le Professeur M. Kamto, accompagné de ses soldats C. Penda Ekoka, P. Éric Kingue, Albert Nzongang etc.:. a mis au travail, toute la République, en multipliant les pieds-de-nez communicationnels, que même « l’expérimenté » Paul Biya ne maîtrisait plus.
Aujourd’hui, tous les Camerounais connaissent l’article 113 du code électoral. Qui a dit que l’Africain n’aimait pas la lecture? Il nous a remis à l’école. C’est un professeur dans l’âme.
A côté, le génial « général » Valsero et le cauchemar des monuments coloniaux Essama André Blaise, ont fait monter la température au-delà du milliard de Volt, et électrisé des foules qui n’avaient pas besoin du pain-sardine pour être là. Ce fut une campagne historique.
Par la force de son expérience en matière de tricherie, la bande à Paul Biya s’est accrochée au pouvoir à coups de « irrecevable » et du Transparency International made in China. Mais beaucoup de belle surprises nous attendent en cette année 2019, qui marque le début de la fin de ceux qui se croyaient invincibles.
Nous les avons fait trembler une fois ; nous les secouerons davantage, jusqu’à l’étouffement. Le jeu commence à peine.
Intéressez-vous à la politique. Devenez membre ou sympathisant des nouveaux partis. Apportez des suggestions, créez des projets, ayez une vision, une ambition…. Soyez fous, soyez créatifs, soyez audacieux … N’ayez peur de rien, tant que vous ne faites rien d’immoral. L’aperçu que vous avez vu de la politique n’est pas un mirage. Elle est bel et bien très , très passionnante.
Claude Wilfried Ekanga Ekanga
( À vos marques … )