Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, l’analyste politique Wilfried Ekanga revisite la notion de mouton, avec comme prétexte, l’incursion des hommes en tenue le vendredi 3 avril dans les studios d’Equinoxe télévision pour empêcher la diffusion du discours de Maurice Kamto.
Le militant du MRC pense que les soutiens de Paul Biya sont victimes de moutonisme. « L’expression « Mouton de Panurge » vient de là. Elle désigne tous les individus incapables de penser par eux-mêmes et prisonniers d’un suivisme fou envers un homme dont ils sont incapables d’expliquer le projet, la vision et les solutions. Au Cameroun, 98% des soutiens à Paul Biya souffrent de ce fléau. L’homme n’a pas de bilan, pas de programme, et pire encore, en temps de crise, le voici plus invisible qu’une chauve-souris à midi. Mais même devant cette sorcellerie unique au monde, tu vois des gens le défendre avec un zèle incroyable », écrit-il.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
Urgence – Equinoxe TV
Révision : qu’est-ce qu’un mouton ?
Ce vendredi 3 avril à 20 heures, un bataillon de police a fait irruption dans les locaux de la chaîne Equinoxe TV à Douala, pendant la diffusion du journal.
Mais avant de vous dire pourquoi, je vais vous réexpliquer une courte histoire que beaucoup n’ont pas comprise – ou plutôt se bornent à ne pas comprendre : en 1552, l’écrivain François Rabelais publie un roman intitulé « Le Quart Livre », où il met en scène un homme particulier, un géant nommé Pantagruél, qui parcourt les mers du monde à l’aventure. Ce géant voyage avec un ami du nom de Panurge, qui recherche un Oracle (médium) capable de le rassurer sur sa vie sentimentale et ses craintes de mariage.
Au cours d’une rencontre avec un navire de commerce où Panurge désire acheter un mouton, monsieur Dindenault le vendeur se montre fort méprisant, si bien qu’au lieu de garder le mouton qu’il vient d’acheter, Panurge jette l’animal à la mer. C’est alors que le restant du troupeau de Dindenault suit leur semblable de façon machinale, et se jette à l’eau. Et tous les moutons périssent ainsi noyés l’un après l’autre.
L’expression « Mouton de Panurge » vient de là. Elle désigne tous les individus incapables de penser par eux-mêmes et prisonniers d’un suivisme fou envers un homme dont ils sont incapables d’expliquer le projet, la vision et les solutions. Au Cameroun, 98% des soutiens à Paul Biya souffrent de ce fléau. L’homme n’a pas de bilan, pas de programme, et pire encore, en temps de crise, le voici plus invisible qu’une chauve-souris à midi. Mais même devant cette sorcellerie unique au monde, tu vois des gens le défendre avec un zèle incroyable.
Parce que la tribu, parce que le cousin, le frère du village ; parce que le camarade de pillage de fonds publics.
C’est cela le moutonnisme.
Il y a un mois, les mauvais esprits ont tenté de manipuler nos compatriotes du Septentrion en leur disant que je les avais traités de moutons. Pourtant, je ne faisais que référence à tous ceux que le pouvoir instrumentalise à coup de beignets pour empêcher l’expression de l’opposition. Et d’ailleurs je le réitère ici : que vous soyez du Nord, du Levant ou du Midi, si vous suivez quelqu’un par convention, par conformisme et que vous êtes incapables d’expliquer concrètement son plan d’action pour le développement du pays …
… vous êtes des moutons !
Revenons donc à Equinoxe TV : alors que la chaîne démarre le journal, un escadron de police se trouve déjà à l’étage 4 de l’immeuble qui abrite le siège du groupe Equinoxe sis à Mobil Bonakouamoung. Ces braves gens ont été envoyés par qui vous savez, sous l’injonction ferme : « S’ils diffusent une intervention de Maurice Kamto, fermez immédiatement la chaîne ! »
Fort heureusement, Equinoxe ne comptait pas faire passer un discours de Maurice Kamto. D’ailleurs ce dernier, en fin stratège, n’en avait de toute façon pas prévu un. Et il a surpris son monde en publiant plutôt un document écrit de ses mesures. Mais puisque les biyayistes ne savent pas eux-mêmes dans quelle brousse se trouve leur « homme-lion » actuellement, ils étaient accrochés à l’allocution imaginaire de celui qu’ils prétendent pourtant rejeter. Magie verte !
Si on t’explique le wamakoulisme et tu comprends …
Qu’à cela ne tienne, vous réalisez donc pourquoi ce gouvernement, si jamais Corona s’implante sur la durée, est totalement incapable d’apporter une issue quelconque. Ils n’ont jamais été préoccupés par l’essentiel que sont la santé et la vie en ces temps difficiles. Leur problème c’est Maurice Kamto. Il est plus important que le Covid-19. Voilà pourquoi dans un pays qui a moins de 30 respirateurs et moins de 40 lits de réanimation, au lieu que la police soit affrétée à la pédagogie des mesures préventives, on l’envoie plutôt dans une daltonesque mission d’intimidation contre une chaîne indépendante et dans l’exercice de ses droits.
Fermez les yeux un instant :
« « Est-ce que vous réalisez vraiment que dans votre pays, on a voulu empêcher un citoyen de faire passer dans les médias ses propositions pour la lutte contre un virus qui menace la nation entière ??? Est-ce que vous réalisez que ce n’est pas un cauchemar mais la réalité ??? » »
Maintenant de vous à nous : entre le programme « Cameroun Survival 2020 » d’un petit parti politique (selon les moutons) et la grosse plaisanterie de ceux qui ont pourtant les moyens de l’Etat, qu’est-ce qui ressemble le plus à un plan de sortie de crise ?
En bref :
Quand il faut censurer des médias, quand faut arrêter des femmes de ménage et les enfermer 9 mois, quand il fallait brutaliser Astou Chou malgré sa grossesse (enfant perdu au passage), et quand il fallait tirer sur d’autres femmes qui marchaient, ils étaient tout aussi rapides. Mais alors qu’on a besoin d’une formule pour faire respecter de manière contraignante mais pacifique les mesures de quarantaine, on nous explique que « Les Camerounais sont trop difficiles à convaincre et ne veulent pas rester chez eux. »
Quand on les empêchait de sortir faire les marches … ça fonctionnait comment ?
D’ailleurs qui va même ordonner la quarantaine, puisqu’actuellement, le supposé chef de l’Etat est mortellement vivant ?
– Ou vitalement mort –
EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED
(Si tu as vu un seul RDPCiste ou biyayiste s’indigner de la tentative de musèlement d’Equinoxe TV, donne-nous son nom. Moi je connais déjà le nom de famille des autres : LE TROUPEAU)