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Wilfried Ekanga se mue en consultant sportif et décrypte les votes du Ballon d’Or 2019

Ekanga

L’analyste politique est le temps de quelques lignes sorti de son champ de prédilection pour parler d’une actualité  qui a la primeur sur la scène médiatique internationale ces dernières heures : la remise du Ballon d’Or France football 2019.


Ekanga
Wilfried Ekanga (c) Droits réservés

Sur 44 pays africains, seuls 12 ont plébiscité le sénégalais Sadio Mané en course pour la plus prestigieuse des distinctions individuelles dans le football. Ces résultats ont remis au goût du jour le manque de solidarité tant décrié entre africains. Comme de nombreuses personnalités africaines, Wilfried Ekanga a dénoncé cette «haine » omniprésente entre les frères africains tant dans l’univers du football que dans d’autres pans de la vie. Il l’a relevé dans une chronique intitulée TORNADE ! Vent violent – Le problème africain que Lebledparle.com vous propose dans son intégralité.

TORNADE !

Vent violent – Le problème africain.

Qu’attendez-vous du monde ? Depuis quand une fourmi qui écrase une autre se plaint ensuite qu’un mammouth le fasse ?

En Europe, le taux de suicide est plus élevé qu’en Afrique. Nous avons pris l’habitude d’en être fiers en nous disant que malgré la pauvreté, nous avons au moins la joie de vivre. Et j’ai moi-même toujours pensé que le stress permanent qu’on voit sur les visages en Occident est dû au mauvais modèle de développement de ces pays qui imposent un rythme de travail et une pression infernale à la population. Et puis pan ! L’éclair m’a foudroyé !

Aujourd’hui, je n’ai plus la même certitude. Quand tu observes le comportement de l’Africain envers l’Africain, tu constates une violence permanente, une agressivité de tous les instants. Elle se matérialise partout : dans les débats, à la maison, à l’école, dans les administrations, la police etc … A toutes les échelles ça sent la poudre. A tous les niveaux, l’orage menace. Le ciel est gris, la bestialité est omniprésente. Comme si tout le monde voulait tuer tout le monde.

Déjà que l’on n’a pas les chiffres officiels sur les cas de suicides ( comme de viols, de dépression ou d’homicide familial ), dans nos pays, mais il est clair qu’en y regardant bien, le constat est sans appel : les Africains ne sont pas heureux !

Bien au contraire, ils sont traumatisés par cet univers cruel et animalier qu’ils ont contribué à entretenir au fil du temps. Observez le Cameroun. C’est un monde de fauves : les enfants ont peur de leurs parents parce qu’ils se font brimer et bastonner à la moindre occasion, le citoyen a peur du gendarme qui va l’intimider, l’arrêter et le torturer souvent par plaisir, l’élève a peur de son enseignant dont il va d’ailleurs plus garder le souvenir de la chicote que des leçons, et la jeune fille a peur de rentrer seule la nuit parce que les malfrats seront sans pitié. 

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C’est une jungle, un monde sauvage, et il pleut. Il pleut très fort. C’est la tornade. La haine, le sang chaud et le cœur absent sont servis au quotidien à 25 millions de personnes vampirisées au jour le jour, et bien sûr, ça laisse des traces.

Quand tu vas retirer ton argent à Western Union ou Moneygram , tu as l’impression que la dame du guichet est entrain de te donner son propre argent. Elle va te crier dessus, te toiser et ne répondre à tes questions qu’avec dédain et mépris ( ou ne pas répondre du tout ). Une agressivité dont elle-même serait incapable d’expliquer la provenance. C’est un monde d’animaux; tout est en désordre, tout est fou. La tempête siffle, le vent souffle, l’orage est fort.

Autrefois, c’était la religion. Aujourd’hui, la politique s’y est ajoutée. Impossible de discuter avec un Africain sans se faire insulter. C’est sa réaction première , comme un animal qui réagit à ses instincts primitifs avant même de comprendre la situation. L’on va t’insulter parce que tu es d’un parti politique donné, sans au préalable chercher à comprendre si tes idées

sont véridiques ou non. On déteste parce qu’on veut détester . On ne débat pas, on calomnie. L’être humain a disparu, et la tempête souffle sur une jungle de buffles déchaînés.

La tornade gronde sur une colonne d’abeilles qui ont décidé de se piquer mutuellement et en ont oublié la ruche de miel qu’elles se partagent.

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Et donc il s’avère que les Africains se plaignent que l’on ait refusé d’attribuer le Ballon d’Or à un Africain par pur racisme, mais les mêmes Africains expulsent des Africains du continent africain, exactement comme les esclaves étaient déportés au Moyen-Age pour subir l’humiliation dans les plantations coloniales ( Il semblerait d’ailleurs que l’Afrique ait voté en majorité pour un non-Africain ). Alors qu’espérez-vous avec autant de haine de vous-mêmes ?

Nos chers pays ne sont qu’une savanne sans règles, et il pleut très fort sur ce monde dépourvu de civilisation.

A Yaoundé, au feu rouge (là où il y en a), la voiture derrière toi te somme d’avancer. Les piétons sont obligés de courir à toute vitesse pour traverser la rue sans se faire écraser alors même qu’ils sont sur le passage clouté. A Douala, les motos klaxonnent à n’en plus finir et leur vrombissement agresse les tympans. Au marché, la vieille femme étale ses fruits sur une feuille à même le sol et tout près du sentir ou passent les voitures. Oui, tout est fou, tout est violent, rien n’est normal. On vit à l’envers, on vit en enfer. Car c’est tout à fait ça.

Le bilan était, est et sera lourd pour tout le monde. 

Jusqu’à un passé récent, il fallait être très courageux pour prononcer le nom « Paul Biya » en public, même dans une comédie humoristique. Aujourd’hui encore, quand tu critiques

Atanga Nji sur internet, on te dit : « Tente encore de remettre les pieds ici au Cameroun ». Quand un peuple atteint un tel niveau de frustration et de musèlement, des réactions aussi primitives que celles décrites plus haut ne sont plus une surprise

Et très mauvaise nouvelle : on dirait que la pluie ne fait que commencer.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED


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