in

Xavier Messè : « La seule force qui n’a malheureusement pas de force dans ce pays c’est la presse »

Le directeur général de la chaine de télévision HTV, Xavier Messè était présent sur le plateau de Regard sur l’actualité, une émission dominicale, diffusée sur les antennes de Royal FM, et présentée par le journaliste Bertrand Owona.

Xavier Messe – DR

Dans son intervention relative aux relations entre le régime en place et l’opposition, le journaliste n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que le système politique actuel est un frein pour l’épanouissement des divergences : « Nous sommes dans un environnement politique où, ceux qui dirigent ne supportent pas les affrontements. Le régime actuel ne supporte pas l’opposition. Il ne supporte pas la contradiction. » A-t-il argumenté.

Au sujet de la presse, Xavier Messè estime que, parce qu’elle est fragilisée, elle ne peut plus pleinement jouer son rôle. Elle est devenue une presse orientée : « Elle est fragilisée, tous les articles de la presse camerounaise sont devenus des éditoriaux. Les éditoriaux, soit à droite, soit à gauche. La presse est phagocytée. »

Lebledparle.com a retranscrit pour vous l’analyse de Xavier Messè sur les antennes de Royal FM

« Je suis journaliste et je n’appartiens à aucun camp. J’observe, j’écoute, je lis je vois les gens se comporter et puis quand je dois faire mes analyses je les fais de manière froide. Ça plait et ça déplait c’est mon problème.

Mon regard de journaliste m’amène à constater qu’on est dans une dérive extrêmement grave. Je le dis parce que je suis né ici j’y ai grandi. Et ce que je vis là, jamais je n’ai vécu ça. Il y a une organisation obscure qui se met en place, pour que les gens s’affrontent.

Ce n’est que maintenant que j’entends parler des choses comme Bamiléké, Beti… On a vécu dans ce pays dans une symbiose totale. J’ai eu des parents Bamiléké qui m’ont acheté les habits, m’ont payé l’école… Mais ces dernières années, nous sommes en train d’atteindre une pente qui me fait peur.

Je vais dire que le politique a une lourde responsabilité. C’est le politique qui orchestre tout ça. En tant qu’homme de média, éditorialiste, il nous est arrivé de faire des millions de propositions ici, qui n’ont jamais été prises au sérieux.

Si on prenait en compte un certain nombre de choses, il y a beaucoup de choses qui ne se passeraient pas aujourd’hui. Regardez depuis que nous avons adopté le multipartisme en 1990, il y a eu des partis un peu puissants quand même, le SDF, l’UNDP, qui étaient des partis puissants, que sont-ils devenus ?

Nous sommes dans un environnement politique où, ceux qui dirigent ne supportent pas les affrontements. Le régime actuel ne supporte pas l’opposition. Il ne supporte pas la contradiction.

La seule force qui n’a malheureusement pas de force dans ce pays c’est la presse. Elle est fragilisée, tous les articles de la presse camerounaise sont devenus des éditoriaux. Les éditoriaux, soit à droite, soit à gauche. La presse est phagocytée.

Depuis quelque temps, je perçois que le MRC a failli apporter quelque chose d’organisé, de solide, mais vous voyez comment on est en train de le fragiliser ! il va finir comme tous les autres (SDF, UNDP, UPC…) »

Pour approfondir :   Samuel Eto’o annonce la construction d’une école au Nord du Cameroun


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Owona Nguini JA

Pour Owona Nguini, Jeune Afrique fait un «appel à l’insurrection» au Cameroun

Biloa Ayissi

Biloa Ayissi : « L’UPC d’aujourd’hui c’est des chercheurs de gombo »