Dans un message publié en ce début de soirée, le candidat du MRC arrivé officiellement deuxième à la récente présidentielle, raconte comment il a été mis en résidence surveillée, après l’arrestation de ses partisans alors qu’il leur délivrait un message dans un coin chaud de la capitale, ce 06 novembre, jour de prestation de serment de Paul BIYA, dont il conteste la victoire.
Ci-dessous, l’intégralité du message de Maurice KAMTO :
« En mi-journée, je me suis adressé brièvement (10mn environ) à des citoyens rassemblés dans le jardin du grand rond- point de Nlongkak pour délivrer un message de tristesse pour notre victoire volée; leur dire mon combat contre le tribalisme, moi candidat qui a été élu par les Camerounais du nord au sud et de l’est à l’ouest, sur la base d’un programme électoral solide qui a été salué par les experts et qui les a séduit; dire aussi ma souffrance pour ce qui se passe dans les régions anglophones du pays et ma détermination à poursuivre la résistance pacifique contre l’injustice et le piétinement de la démocratie et de l’État de droit.
Vers 12h30 alors que je finis de parler et que les gens commencent à se disperser, environ 5 véhicules de police arrivent de différentes directions et cherchent à bloquer la foule qui m’accompagne vers mon véhicule garé non loin du rond-point en direction du marché Nkol Eton. Dès que j’entre dans la voiture sous la protection de la foule, les policiers foncent sur les gens et arrêtent systématiquement toute personne qui passe par là. Ils pourchassent les autres qui s’enfuient dans les quartiers et arrêtent finalement environ 20 personnes qu’ils amèneront à la Direction de la Police Judiciaire, parmi lesquelles des responsables de notre parti le MRC tels que: Me Simh Emmanuel, Vice-Président du MRC, Zamboue Pascal, Coordonnateur national chargé de l’implantation et du développement du parti, Okala Ebode Thierry, Trésorier National Adjoint du MRC .
Après ces arrestations, une force mixte d’environ 40 personnes m’ont escorté de force à la maison avec un cortège d’environ 7 véhicules. Une fois que j’ai franchi la barrière ils ont placé une escouade de policiers devant le portail et donné pour ordre: personne n’entre personne ne sort. Sur ces entrefaits, je suis sorti et à peine ai-je fait 20 mètres dehors qu’ils m’ont bloqué de 13h aux environs de 15h.
J’ai demandé au Commissaire central et au Commandant de Gendarmerie qui commandaient leurs troupes respectives: avez-vous un mandat d’arrêt ou d’amené ou une mesure administrative de restriction de liberté de mouvement ? Ils ont répondu simplement: vous ne bougez plus c’est tout. À partir de 15h ils nous ont encerclé Penda Ekoka, Biloa Effa, Roger Justin Noah, Lebon Datchoua et 3 autres et dit que personne du cercle ne peut bouger ni pour boire ni pour faire ses besoins. Nous sommes restés en l’état de 15h à 16h toujours debout. À 16h30 je leur fais remarquer qu’on les utilise pour brider les libertés et la démocratie et pour maltraiter des citoyens qui protestent pacifiquement. Après quelques échanges, ils ont dit si vous rentrez dans votre concession on vous le permet. Mais vous ne pouvez pas en sortir tant que nous ne recevons pas de nouvelles instructions. J’ai donc demandé aux camarades qui étaient encerclés avec moi de me suivre et nous sommes rentrés chez moi vers 17h. Depuis lors ma maison est bloquée par de nombreux policiers en tenue et en civil avec des véhicules positionnés. »
*Maurice KAMTO*
06/11/2018 19h50.