Après le meurtre d’un camerounais par un ressortissant malien, les jeunes camerounais furieux s’attaquent aux maliens et à leurs biens.
Il est environ 11h ce jeudi 18 octobre à Yaoundé. A toutes les entrées de ce bidonville situé non loin du marché Mokolo, les forces de l’ordre ont pris position. A l’intérieur de ce quartier de Yaoundé peuplé en majorité de ressortissant du nord-Cameroun, une vaste foule de curieux assiste au pillage des magasins et autres commerces appartenant à la communauté malienne. Ici et là, à l’aide de brouette et de motos, de jeunes gens transportent casiers de bière, carcasses de voiture, roues de véhicule, fer à béton, morceaux de tôle, etc.
Tout cela se passe en l’absence des ressortissants maliens qui opèrent en ces lieux. « Certains ont été conduit au commissariat du 8e par la police, sans doute pour les protéger, d’autres ont pris la fuite. », confie un témoin.
Tué pour 50 Fcfa
Policiers, gendarmes, forces anti-émeutes munis de matraques, de casques, de boucliers, essayent comme ils peuvent d’empêcher la mise à sac de ces points de commerce dans ce quartier qui compte nombre de ressortissants maliens. « Ils y sont depuis 5h » apprend-on.
Aminou, l’un des proches de la victime, relate les circonstances du drame responsable de cette furie. « Hier (mercredi, Ndlr) aux environ de 22h, le petit est allé dîner dans un restaurant malien. Il a consommé un plat de nourriture qu’il a payé à 300 Fcfa alors qu’il coûtait 350 Fcfa, c’est lorsque le malien qui vend dans cette boutique s’est mis à revendiquer violemment les autres 50 Fcfa que tout a dégénéré. La bagarre a éclaté entre mon jeune frère et une dizaine de maliens. Il a reçu des coups de couteau sur la poitrine et a succombé à ses blessures », raconte Aminou.
Les autorités tentent de calmer les esprits
Informées de la situation, les autorités de la ville ont effectué une descente sur les lieux. « Nous sommes ici pour calmer les esprits, pour éviter le grand désordre que ce drame pourrait générer », explique le maire de Yaoundé 2e, Luc Assamba. Le Préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsilla et le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, en compagnie de plusieurs hauts gradés de la police et de la gendarmerie, se sont eux aussi rendus à Tsinga Elobi pour prendre la mesure de la situation.
Malgré ces appels au calme, les compagnons du disparu, dont le corps a été transporté dans une mosquée non loin de là, n’en démorde pas. « Ça ne va pas s’achever de la sorte, nous allons faire ça dur à ces Maliens avant qu’il ne rentre chez eux ! », ne cessent-ils de tonner.
Michel B.T
*Le titre est de la rédaction