Quatre morts en cinq jours pourrait bien faire le titre d’un film. Mais, ici, il ne s’agit pas d’une fiction d’Alfred Hitchcock. C’est une réalité que vit le quartier Nkol-Ewoué, au lieu-dit Anguissa
, où quatre personnes ont été tuées entre le 30 décembre 2013 et le 4 janvier 2014. «II devient difficile de vivre ici, à cause de tous ces meurtres. Difficile de faire un pas sans entendre parler de ces morts et quand on croit en être sorti, on tombe sur un nouveau cadavre», soutient Annick Ngah Mballa, une habitante du quartier.
Tué par un couteau suisse
Il est 2 h du matin, quand le reporter du Jour reçoit un appel ce 31 décembre 2013 «Ayeme est mort, c’est Ndomo qui l’a tué», lui dit-on. En vérifiant, l’on se rend compte que, malgré la fraîcheur de cette nuit, la nouvelle a fait le tour des chaumières. Sur les lieux de ce crime odieux, près des gradins du stade Ma¬lien, non loin du domicile de la cheftaine Alphonsine Mbida, des traces de sang sont visibles. «C’est le sang du jeune Jean-Baptiste Mbida Ombga», dit «Ayeme», un jeune câblodistributeur bien connu ici. Selon des témoins, Ayeme a été tué d’un coup de couteau par Ndomo Mbida, un entraîneur de football, parent d’Alphonsine Mbida qui habite non loin du stade. Malien. Ombga, l’oncle d’Ayeme, raconte: «On m’a ap¬pelé de la maison pour me dire qu’Ayeme avait des problèmes avec Ndomo. Quand je suis arrivé, j’ai trouvé qu’Ayeme frappait sur Mbida, un parent de Ndomo. Plusieurs personnes ont essayé de calmer, mais Ndomo Mbida et Mbida ne voulaient rien entendre. J’ai dû m’impliquer pour essayer de calmer Ndomo; il s’en est pris à moi. A un moment donné, il a sorti un couteau suisse et quand j’ai vu le couteau, j’ai prévenu Ayeme, mais courageux qu’il était, il n’a pas reculé. C’est alors que Ndomo l’a poignardé». Ayeme tombe aussitôt et se met à gémir, à agoniser.
Noun, le bourreau abattu
«Je suis arrivé, j’ai essayé de transporter Ayeme vers un hôpital, mais Ndomo et Mbida m’ont fait savoir, me menaçant d’une machette, que si je le fais, ils vont me découper», a révélé Hervé Ngono, le fils d’Ernestine Mbida. Il dit aussi qu’Ayeme a agonisé « pendant plus d’une heure» avant de rendre l’âme. D’après plusieurs témoins, la rixe entre Ndomo et Ayeme a commencé au bar nommé «Ô manguier bar», non loin du lieu¬dit Carrefour Anguissa. Tout se-rait parti d’une dispute entre Ndomo Mbida et Ayeme, qui est venu pour défendre la serveuse du bar que Ndomo aurait insultée et menacée de battre. Ndomo Mbida et Mbida ont été conduits au commissariat de Nkolndongo, avant de rejoindre la prison centrale de Kondengui il y a quelques jours.
Alors même que les esprits n’avaient pas encaissé ce meurtre, c’est le nommé Noun, un jeune bien connu des habitants d’Anguissa qui a fait parler de lui pour la dernière fois le 1er janvier dernier. Il a été tué dans un bar à l’entrée du marché de Mvog-Ada. Hervé Teguia, un témoin, raconte: «Noun est arrivé avec un couteau avec lequel il menaçait pour demander de l’argent. Après avoir dé-pouillé quelques personnes, il a foncé au comptoir pour menacer la serveuse. Cette dernière était paniquée. C’est alors qu’un client s’est levé, a ramassé une chaise pour frapper Noun. Il l’a battu à mort et l’a laissé gisant au sol, près de son long couteau». C’est à cette position que les policiers des équipes spéciales d’intervention rapides ont trouvé le macchabée, au moment où ils ont commencé les enquêtes. A ce moment, le bourreau était parti.
Il vole, tue et meurt
Samedi dernier autour de 21 h, un conducteur de moto-taxi a arraché, selon des témoins, le sac d’une dame au lieu-dit Carrefour Iptec à Nkolndongo. Poursuivi par quelques passants, le voleur a entamé une course, à bride abattue vers Anguissa. Un véhicule s’est aussitôt mis à ses trousses. Au lieu-dit Carrefour Belibi, le fugitif a heurté une dame âgée dont il aurait brisé les jambes, selon des témoins. Alors que la dame tentait de se lever, elle a mortellement été heurtée par le véhicule qui poursuivait le présumé voleur. Ce dernier a tenté de fuir, mais il a été tué par un véhicule 4X4 qui l’a malencontreusement stoppé dans sa course.