Je suis resté sur ma faim en suivant Club d’élites aujourd’hui sur les discours de haine.
1- Les politiques symboliques ne sont pas que symboliques : revenir de la République du Cameroun à la République Unie du Cameroun incarnera une incapacité de l’État unitaire décentralisée à assumer la géopolitique de la Réunification. Le faire revient à redonner le symbole comme instrument de l’action publique aux terroristes nationalitaires.
2- Les discours de haine (ethniques) procèdent bien et bien des représentations géopolitiques inconscientes et construites autour d’une crise de l’intérêt général au Cameroun. Les refouler ne participe pas à faire une catharsis d’un retour de refoulés liés aux affects quémandeurs des individus, des communautés et des entrepreneurs identitaires vis-à-vis du partage de la rente étatique.
3- Ignorer les acteurs des réseaux sociaux sous prétexte qu’ils ne sont « rien » relève d’abord d’une cécité vis-à-vis de l’interaction entre les mondes sociaux (la vie dite réelle- comme si les réseaux sociaux ne sont pas réels parce qu’ils sont virtuels???) et « les nouveaux mondes sociaux »(dixit Balandier le socio-anthropologue avant sa mort), avant d’occulter les enjeux pluriels de pouvoir autour de la datasphère dans une numérisation des gouvernementalités au Cameroun.
4-Dire que certaines paroles ne sont pas autorisées pour opiner sur les réseaux sociaux, revient à exercer ici, une violence symbolique visant à se construire un monopole de la parole d’une utilité publique au détriment de la parole des inutiles publiques. Ces types de discours refusant de rentrer dans la « boue » des réseaux sociaux, car réfugiés sur les chaires universitaires, sont par cette posture même, incapables de rendre compte des discours que ces acteurs/agents ont sur eux-mêmes, vu qu’ils ne les prennent pas au sérieux. La banalité dans sa conflictualité s’est déplacée vers les réseaux socio-numeriques.