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Yves Atanga : « L’assassinat de Martinez Zogo éclabousse le bel édifice démocratique camerounais en construction »

Dans sa chronique publiée dans le quotidien à capitaux publics, le rédacteur en chef revient sur l’assassinat de Martinez Zogo, dont la recherche des coupables est désormais prise en main par le président de la République qui a initié une enquête. Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Zogo hommage

Assassinat de Martinez Zogo : au nom de la justice

Une commission d’enquête mixte police-gendarmerie instruite, rapidement mise sur pied et déployée. Des premiers suspects interpellés et auditionnés depuis quelques jours. Et hier après-midi, un communiqué du ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République, pour informer l’opinion des dernières évolutions de l’affaire. Peut-on être plus rassurant ? Dans un environnement où la passion exacerbée le dispute au scepticisme à outrance, le président de la République, vient, quelques jours après l’assassinat odieux d’un homme de média, de montrer à quel point il se sent concerné par le drame qui met en émoi la République entière et particulièrement l’univers de la presse camerounaise.

Comment pourrait-il en être autrement pour cet homme d’Etat dont l’humanisme est forcément heurté par cette grave atteinte à la vie ? Comment le promoteur acharné de la démocratie camerounaise pouvait-il ne pas se sentir touché par cet assaut violent sur la liberté d’expression qu’il a tant contribué à installer ?  Paul Biya donne là une indication claire : ce crime qui éclabousse le bel édifice démocratique camerounais en construction, ne saurait rester sans suite. Non, cette affaire ne sera pas enterrée dans un tiroir, comme beaucoup le craignent. Les multiples envolées que cette sombre histoire suscite dans l’espace public sont révélatrices d’un certain doute ambiant. Mais la posture du chef de l’Etat a de quoi apaiser les sceptiques. Et l’évolution des enquêtes donne des raisons d’espérer que la vérité ne pas tarder à se manifester. Qu’ensuite, les responsables de la mort de Martinez Zogo répondront de leurs actes devant la justice.

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C’est cette justice que réclament la famille du chef de chaîne, Amplitude FM, ses confrères au Cameroun et travers le monde, et l’ensemble du peuple camerounais au nom duquel s’exerce le pouvoir judiciaire. Bien sûr, le président de la République est animé par cette même préoccupation. Voilà pourquoi il n’a pas tardé à agir, aussitôt informé de la situation. La machine est en tout cas en marche. Résolument. Avec à la baguette le garant numéro un de l’Etat de droit. La délégation générale à la Sûreté nationale, le Secrétariat d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie nationale sont à l’œuvre et progressent visiblement à un bon rythme. Et après les forces de sécurité, l’appareil judiciaire va prendre le relais. Comme cela se fait dans tout Etat qui se respecte. Le Cameroun prétend en être. C’est tout le sens du déploiement ordonné et suivi de près par le chef de l’Etat depuis l’assassinat qui défraie la chronique en ce début d’année.

La vie d’un citoyen, d’un homme public, a été ôtée brutalement par des mains lâches. Et l’Etat à travers sa voix la plus autorisée, s’est saisi de l’affaire. Il serait donc bon de laisser l’enquête suivre son cours. D’autant plus que visiblement, le président est disposé à informer régulièrement les Camerounais de l’évolution des choses. A-t-il eu besoin d’une quelconque pression pour prendre ses responsabilités ? Assurément pas. Cette démarche cohérente avec les principes fondamentaux de la démocratie qu’il défend sont aussi un message de Paul Biya aux activistes de tout bord, qui n’entendent pas laisser une si belle occasion de jouer aux intéressants. Des opinions fusent de partout dans les réseaux sociaux et dans la presse classique, des manifestations ont eu lieu, où sont projetées çà et là. C’est un signe évident que de la liberté d’expression vit au Cameroun. Mais la sagesse voudrait qu’à ce stade, on laisse surtout les enquêteurs faire leur travail, sans procès d’intention ou soupçons déplacés. Pour le moment, on en est là.

Par Yves ATANGA


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